Le Noeud Gordien - Tag - ActualitéA l'heure de la Vague scélérate - Conjonction et synergie de toutes les crises en une déferlante globale2024-03-28T12:08:34+01:00urn:md5:2e1e50df2175f77cc507de58e6d51ff5DotclearAdministration Trump - la désunion et les bricolagesurn:md5:19125277edcbc37cde0a0c5d6b3c00f6Thursday 17 August 2017Thursday 17 August 2017Alexis TouletBilletsActualitéChineCorée du NordCrise économique et financièreCrises politiques et internationalesEtats-UnisSteve BannonTrump<p><em>Un document inattendu et un aperçu intéressant des luttes d’influence internes, de la désunion et pour tout dire du bricolage dans le plus proche entourage de Donald Trump.</em></p>
<p><em>Ou quand le stratège de Trump, ancien président de Breitbart News et homme d’influence très fortement marqué à droite Steve Bannon téléphone à l’éditeur d’un journal de gauche pour expliquer ses luttes contre ses adversaires politiques dans l’entourage du président américain, dans l’espoir apparent de s’en faire un allié (?!) et sans se préoccuper apparemment le moins du monde qu’il le mette bien évidemment sur la place publique.</em></p>
<p><em>Naïveté - difficile à imaginer de la part d’un homme de médias comme Bannon, reflet de bricolages d’un conseiller mis en accusation suite au meurtre de Charlottesville, volonté de faire pression sur Trump ou billard politique à douze bandes ?</em></p> <p>Robert Kuttner a reçu un coup de téléphone peu ordinaire l’après-midi du 15 août. Co-éditeur de <a href="http://prospect.org/" hreflang="en">Prospect</a>, revue américaine de gauche s’intéressant en priorité aux politiques publiques, il ne s’attendait probablement pas à ce que <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Bannon" hreflang="fr">Steve Bannon</a>, le conseiller politique du président Trump, demande à avoir cette longue conversation, qu’il a bien sûr retranscrit dans un article sur le site du magazine, Bannon n’ayant à aucun moment demandé à ce que leur entretien reste "<em>off the record</em>", c’est-à-dire privé.</p>
<p>Kuttner ne semble pas en être tout à fait revenu, et se perd en conjectures sur les motivations du conseiller présidentiel, mis en difficulté suite au meurtre d’une manifestante par un néo-nazi à Charlottesville le 12 août. Voici une traduction de son <a href="http://prospect.org/article/steve-bannon-unrepentant" hreflang="en">compte-rendu de la conversation</a> :</p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Bannon_au_telephone_m.jpg" alt="Bannon_au_telephone.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>Steve Bannon au téléphone</em></p>
<h4>L’impénitent Steve Bannon</h4>
<p><em>Le stratège de Trump, mis en difficulté, prend l’initiative de me téléphoner pour discuter de la Chine, la Corée, et de ses ennemis à l’intérieur de l’administration.</em></p>
<p>Vous pourriez imaginer vu les récentes nouvelles que Steve Bannon est le dos au mur donc se comporte prudemment. Après les événements de Charlottesville, beaucoup le mettent en cause pour l’indulgence constante de son patron envers les suprématistes blancs. Les alliés du conseiller à la sécurité nationale H.R. Mac Master tiennent Bannon pour responsable d’une campagne contre lui de Breitbart News, que Bannon a autrefois dirigé. La défense de Bannon par Trump à sa conférence de presse de mardi était tiède.</p>
<p>Mais Bannon était d’excellente humeur quand il m’a téléphoné mardi après-midi pour discuter la politique de la ligne dure contre la Chine, et il n’a pas mâché ses mots pour décrire ses efforts pour neutraliser ses rivaux aux Ministères de la Défense, des Affaires Etrangères et du Trésor public. "<em>Ils se font dessus</em>" disait-il, avant de détailler comment il évincerait certains de ses opposants aux Affaires Etrangères et à la Défense.</p>
<p>Il va sans dire que j’étais un peu étonné de recevoir un courriel de l’assistant de Bannon mardi midi, au moment même où se déchaînait une nouvelle fois l’enfer au sujet de Charlottesville, disant que Bannon voulait me rencontrer. Je venais de <a href="http://prospect.org/article/us-vs-north-korea-winner-china" hreflang="en">publier un article</a> sur la manière dont la Chine profitait de la dispute nucléaire Etats-Unis - Corée du Nord, avec quelques mots doux pour son patron.</p>
<p>"<em>Trump a trouvé son égal en Kim. Le risque que deux idiots arrogants en arrivent à un échange nucléaire est plus grave qu’à aucun moment depuis octobre 1962</em>". Peut-être Bannon voulait-il me crier dessus ?</p>
<p>J’ai dit à son assistant que j’étais en vacances, mais que je serais heureux de parler au téléphone. Bannon appela de suite.</p>
<p>Bien loin de me passer un savon pour avoir comparé Trump à Kim, il commença: </p>
<blockquote><p>"<em>C’est un grand honneur de finalement vous mettre la main dessus. J’ai suivi vos écrits depuis des années et je crois que vous et moi pensons la même chose au sujet de la Chine. Vous l’avez très bien dit</em>".</p>
<p>"<em>Nous sommes en guerre économique contre la Chine. C’est dans toute leur littérature. Ils ne se privent pas de dire ce qu’ils font. L’un de nous sera un hégémon dans 25 à 30 ans, et les choses continuent comme maintenant ce sera eux. La Corée, c’est juste eux qui nous font danser. C’est une distraction</em>"</p>
</blockquote>
<p>Bannon dit qu’il pourrait accepter un accord où la Chine s’arrange pour que la Corée du Nord gèle son armement nucléaire avec des inspections tandis que les Etats-Unis retirent leurs troupes de la péninsule, mais qu’un tel accord semble improbable. Etant donné qu’il n’y a guère de chance que la Chine aille plus loin sur le sujet, et que la logique de la dissuasion est en elle-même une source de modération, Bannon ne voit aucune raison de se priver de sanctions commerciales dures contre la Chine.</p>
<p>A l’encontre de Trump menaçant "feu et colère", Bannon affirme :</p>
<blockquote><p><em>"Il n’y a aucune solution militaire [aux menaces nucléaires de la Corée du Nord], vous pouvez l’oublier. A moins que quelqu’un résolve ce terme de l’équation qui me montre que dix millions de personnes à Séoul meurent dans les 30 premières minutes par armes conventionnelles, je ne sais pas de quoi vous parlez, il n’y a pas de solution militaire, ils nous tiennent</em>".</p>
</blockquote>
<p>Bannon poursuivit par une description de sa bataille au sein de l’administration pour une ligne plus dure contre le commerce chinois, et afin de ne pas tomber dans un piège consistant à penser que les plaintes au sujet du comportement commercial de la Chine devraient passer au second plan dans l’espoir que la Chine jouant les honnêtes courtiers aiderait à modérer Kim.</p>
<blockquote><p>"<em>Pour moi, la guerre économique contre la Chine est tout. Et nous devons nous concentrer là-dessus comme des maniaques. Si nous continuons à perdre, nous sommes à cinq ans, je dirais au maximum dix ans, de passer un point d’inflexion dont nous ne nous relèverons jamais</em>".</p>
</blockquote>
<p>Le plan d’attaque de Bannon inclut : une plainte basée sur la Section 301 du Trade Act de 1974 contre la coercition chinoise au transfert de technologie exercée sur les entreprises américaines faisant des affaires là-bas, et d’autres plaintes contre le dumping en matière d’acier et d’aluminium.</p>
<blockquote><p><em>"Nous allons mener la vie dure à ces gars. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’ils sont en guerre économique, et ils nous écrasent"</em></p>
</blockquote>
<p>Mais qu’en est-il de ses adversaires internes, aux Affaires Etrangères et à la Défense, qui pensent que les E.U. peuvent s’assurer l’aide de Pékin dans l’affrontement avec la Corée du Nord, et au Trésor public et au conseil économique qui ne veulent pas toucher au système du commerce ?</p>
<p>"<em>Oh, ils se font dessus</em>", et d’expliquer que la plainte Section 301, suspendue quand commença la guerre de menaces avec la Corée du Nord, n’a été mise de côté que temporairement, et sera réactivée dans trois semaines. Quant aux autres ministères, Bannon a de grands projets pour marginaliser leur influence.</p>
<blockquote><p><em>"Je change les gens à la Défense en Asie orientale, j’y mets des faucons. Je fais virer Susan Thornton [chef intérimaire des Affaires est-asiatiques et pacifiques] aux Affaires étrangères.”</em></p>
</blockquote>
<p>Mais Bannon peut-il vraiment gagner cette lutte interne ?</p>
<blockquote><p><em>"Je la gagne tous les jours. Et nous continuons à nous battre. Il y Gary Cohn du Trésor et Goldman Sachs qui font du lobbying"
<a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#R1">(1)</a></em></p>
<p><em>"Il faut qu’on y arrive. La position par défaut du président c’est celle-là, mais c’est l’administration qui est prise de folie. Comprenez-moi bien. Je veux dire tous les jours".</em></p>
</blockquote>
<p>Bannon expliquait que sa stratégie est de se battre contre les colombes de la politique commerciale en interne, tout en construisant à l’extérieur une coalition de faucons en matière commerciale, qu’ils soient de gauche ou de droite. D’où son coup de fil.</p>
<p>Il y a deux ou trois choses stupéfiantes à ce principe d’action. Premièrement, sachant que la plupart des opposants à la stratégie commerciale de Bannon contre la Chine sont d’autres responsables de l’administration Trump, il n’est pas clair comment en appeler à la gauche l’aide. Cela donnerait plutôt à ses adversaires des arguments pour le taxer de manque de fiabilité et de déloyauté.</p>
<p>Plus étonnant, le fait que Bannon téléphone à l’éditeur d’une revue progressiste - dont les deux premières couvertures après l’élection de Trump étaient "Résister à Trump" et "Contenir Trump" - et s’imagine qu’une possible convergence de vues sur le commerce avec la Chine pourrait compenser le fossé politique et moral au sujet du nationalisme blanc.</p>
<p>Jamais la question n’a été posée si la conversation était privée ou non. Cela aussi est ahurissant, car Steve Bannon n’est pas exactement un agneau sans défense quand il s’agit des relations avec la presse. C’est sans doute la personne qui maîtrise le mieux les médias en Amérique.</p>
<p>J’ai interrogé Bannon sur le rapport entre son programme de nationalisme économique et l’affreux nationalisme blanc incarné par la violence raciste à Charlottesville et la réticence de Trump à la condamner. Après tout, Bannon était l’architecte de la stratégie consistant à utiliser Breitbart pour chauffer le nationalisme blanc, puis à s’appuyer sur l’extrême-droite comme base pour Trump. <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#R2">(2)</a></p>
<p>Il a rejeté l’extrême-droite comme hors de propos et esquiva son propre rôle de la cultiver :</p>
<blockquote><p><em>"L’ethno-nationalisme, ce sont des perdants. C’est une frange. Je pense que les médias jouent trop dessus, et nous devons l’écraser, euh l’écraser davantage".</em></p>
<p><em>"Ces types, c’est une collection de clowns"</em></p>
</blockquote>
<p>De sa bouche, à l’oreille de Trump.</p>
<blockquote><p><em>"Les Démocrates, plus longtemps ils font de la politique d’identités, mieux je les coince. Je veux qu’ils parlent de racisme tous les jours. Si la gauche se concentre sur race et identité, et nous sur le nationalisme économique, nous pourrons écraser les Démocrates".</em></p>
</blockquote>
<p>Je n’avais jamais parlé avec Bannon avant. J’ai retiré de la conversation l’impression d’un homme à la fois futé et déchaîné. L’eau monte autour de lui, mais il continue ses combats internes, et tente de se faire d’improbables alliés extérieurs pour promouvoir sa stratégie chinoise. Ses ennemis en feront ce qu’ils en feront.</p>
<p>Soit les nouvelles de menaces sur la position de Bannon sont grossièrement exagérée par ses rivaux, soit il a décidé de ne pas changer sa routine et de tomber en combattant. Vu l’impulsivité de Trump, ni Bannon ni Trump ne savent vraiment d’un jour au suivant si Bannon restera ou partira. Il a survécu à d’autres menaces. Alors au diable les torpilles.</p>
<p>La conversation s’est terminée par une invitation de Bannon à la Maison Blanche après la Fête du Travail <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#R3">(3)</a> pour continuer la discussion sur la Chine et le commerce.</p>
<p>On verra s’il y est encore.</p>
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<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#" name="R1">1</a> - Goldman Sachs, faire du lobbying dans le sens du nationalisme économique, au risque de troubler les règles du libre-échange international ? Il est permis de penser que Steve Bannon s’illusionne quelque peu.</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#" name="R2">2</a> - Difficile d’imaginer avec Robert Kuttner que la base électorale de Trump serait constituée principalement de nationalistes racistes. Le président américain conserve depuis trois mois un soutien globalement stable à 40% de la population américaine, contre 55% d’opposants, comme le montre <a href="https://www.realclearpolitics.com/epolls/other/trump_favorableunfavorable-5493.html" hreflang="en">cet agrégateur de sondages</a>. Il n’est fort heureusement pas vrai que 40% de la population américaine serait constituée de racistes, sinon le rassemblement des néo-nazis et autres <em>klansmen</em> à Charlottesville aurait réuni des millions de personnes, plutôt que quelques centaines.</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#" name="R3">3</a> - Aux Etats-Unis, le 4 septembre.</p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/79Un résumé de la guerre civile en Syrie, ou le djihadisme au Conseil européenurn:md5:68b434f739ebde4cb2c0a579cecc3ab5Friday 16 December 2016Friday 16 December 2016Alexis TouletBilletsActualitéCrises politiques et internationalesEtats-UnisFranceGéopolitiqueNassim TalebRelations internationalesRussieSyrieYémen<p><em>La guerre civile en Syrie, à la fois très violente et très complexe, peut apparaître impossible à bien résumer. C’est pourtant ce que réussit le tableau synthétique de Nassim Taleb, confirmé par les évaluations officielles de la Défense française.
</em></p>
<p><em>Où l’on constate que le soutien aux rebelles d’Alep, ayant passé depuis longtemps les bornes de la décence, dépasse maintenant celles de la folie. Pendant que le silence officiel est de règle sur le crime de masse commis par l’Arabie saoudite contre la population du Yémen</em></p> <p>L’écrivain <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Nassim_Nicholas_Taleb" hreflang="fr">Nassim Nicholas Taleb</a>, penseur rigoureux et original, analyste des probabilités et de la gestion des risques est à l’origine notamment du concept de "<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_cygne_noir" hreflang="fr">cygne noir</a>" depuis largement popularisé pour désigner les événements dont la probabilité avait été si totalement négligée que leur possibilité même n’avait pas été aperçue.
</p>
<p>Américain d’origine libanaise orthodoxe, c’est aussi quelqu’un qui connaît très bien le Proche-Orient. Le résumé qu’il propose du conflit syrien pourra certes surprendre, il est d’autant plus crédible que Taleb n’a vraiment aucune raison de porter le régime syrien dans son cœur, étant donné que sa famille a eu à en souffrir au moment de la guerre civile libanaise.
</p>
<h4>La guerre syrienne résumée, ou comment regarder le conflit de manière plus rigoureuse</h4>
<p><a href="https://medium.com/opacity/the-syrian-war-condensed-a-more-rigorous-way-to-look-at-the-conflict-f841404c3b1d#.ocoib6c51" hreflang="en">Original en anglais</a> - Nassim Nicholas Taleb, 15 décembre 2016
</p>
<p><ins>Traduction en français et notes</ins> - Alexis Toulet pour le Noeud Gordien, 16 décembre 2016
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<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Tableau_Taleb.png" alt="Tableau_Taleb.png" style="margin: 0 auto; display: block;" />
</p>
<p align="center"><em>Résumer le conflit syrien en juxtaposant les différentes factions</em></p>
<p>Pour analyser la situation en Syrie, ce sont les différentes factions qu’il faut comparer. Ne comparez pas le régime d’Assad aux gouvernements du Danemark ou de Norvège, mais à l’alternative. La question devient alors : y a t il quoi que ce soit dans la colonne de gauche qui soit pire que celle de droite ?</p>
<p><ins>Note 1</ins>. Les sbires du père d’Assad ont fait sauter ma maison à Amioun quand mon grand-père, alors député, vota pour Bachir <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#01">(1)</a> Dans "<a href="http://nassimtaleb.org/tag/skin-in-the-game/" hreflang="en">Intérêt en Jeu</a>" je décris mon comportement comme "<em>agir contre son propre intérêt</em>" (le contraire d’un conflit d’intérêt). En tant que scientifique et qu’humaniste j’ai donc mis ma rancune de côté, en prenant en considération le cancer beaucoup, beaucoup plus grave du Salafisme c’est-à-dire de l’Islamofascisme.
</p>
<p><ins>Note 2</ins>. Je rappelle que je suis statisticien. Quand je regarde les statistiques du conflit, la plupart ressemblent à des inventions gonflées par des réservoirs à pensées ("<em>think tanks</em>") fondés par le Qatar et leurs idiots utiles - par un mécanisme que les Indiens appellent "Salma l’a dit à Sabrina"<a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#02">(2)</a>. Par exemple, nous savons que les morts de Hama <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#03">(3)</a> n’étaient pas 30 à 40 000 comme cela a été rapporté et qu’en se limitant à ce qui est prouvé le total est plus proche de 2 000.
</p>
<p><ins>Note 3</ins>. On peut demander : est-ce que tous les "rebelles" sont des salafistes théocrates ? Non, mais les groupes le sont progressivement devenus par la règle de la minorité : mettez un seul salafiste dans un groupe de cinq, et tous les cinq se comporteront comme des salafistes. Ceci sans parler du financement par les wahhabites. <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#04">(4)</a>
</p>
<p><ins>Note 4</ins>. Les contre-insurrections - une armée contre des insurgés / des terroristes etc. - provoquent un taux bien plus élevé de victimes civiles, que l’armée soit celle d’une démocratie libérale ou d’une autocratie. <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#05">(5)</a>
</p>
<p><ins>Note 5</ins>. On peut demander : est-ce que tous les gens qui pleurent la défaite des rebelles à Alep si stupides, si crédules face aux sbires des réservoirs à pensées ? Ma réponse est oui, hélas. Et il faut une certaine indépendance à la fois financière et intellectuelle pour analyser les choses en dehors du récit principal, parce que les gens des réservoirs à pensées vous sautent dessus comme des mouches. <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#06">(6)</a>
</p>
<p>En fin de compte, je n’avais jamais imaginé voir la "gauche" se mettre du côté de l’Al Qaeda des attentats du 11 septembre 2001, pleurer les combattants d’Alep, et à l’exception de journalistes indépendants comme Robert Fisk, répandre toutes sortes de mixtures.
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Nassim_Nicholas_Taleb_m.jpg" alt="Nassim_Nicholas_Taleb.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Nassim Nicholas Taleb</em></p>
<p align="center"><em>Le facteur le plus grave est le Salafisme, c’est-à-dire l’Islamofascisme</em></p>
<h4>Au Conseil européen, le délégué des djihadistes d’Alep reçu à l’instigation du président français</h4>
<p>Jeudi 15 décembre, <a href="https://www.rtbf.be/info/dossier/la-syrie-entre-contestation-et-repression/detail_le-maire-d-alep-est-a-bruxelles-pour-interpeller-les-dirigeants-europeens?id=9481598" hreflang="fr">c’est à la demande de la France</a> que le "<em>maire</em>" d’Alep-Est a été reçu par le Conseil européen, ceci afin d’"<em>interpeller les dirigeants européens</em>".
</p>
<p>Les guillemets sont de rigueur. C’est que l’homme n’est pas maire d’Alep en réalité, ni d’Alep-est qui n’est que la partie de la ville encore sous domination des "rebelles modérés" et n’a pas de mairie en propre. Il s’agit de fait du représentant des intérêts de ces rebelles qui suivant les sources militaires françaises sont à 80% dominés par les salafistes. Ce représentant peut être ou non lui-même un djihadiste, <ins>il est en tout cas mandaté par eux</ins>.
</p>
<p>Il y a de quoi en être proprement abasourdi.
</p>
<p>Un représentant des intérêts djihadistes reçu au Conseil européen.
</p>
<p>A la demande de la France.
</p>
<p>Et le Conseil européen de se répandre en condamnations contre la Syrie et la Russie, en pleurs sur le sort des combattants... <strong>djihadistes</strong>. Les compagnons de combat des meurtriers de Charlie Hebdo, de la supérette cacher, du Bataclan, de Nice, de l’aéroport de Bruxelles et autres lieux.
</p>
<p>Le Conseil européen est-il entré dans la Quatrième Dimension ?</p>
<p>François Hollande <a href="http://www.lefigaro.fr/international/2016/12/16/01003-20161216ARTFIG00020-la-france-et-l-ue-demandent-une-resolution-humanitaire-pour-alep.php" hreflang="fr">ne semble pas avoir pu convaincre</a> l’ensemble des dirigeants européens de monter de nouvelles sanctions contre la Russie. Cependant, les Vingt-Huit ont approuvé "<em>l’application immédiate de mesures d’urgence, que le président français a longuement détaillées devant ses pairs, à huis-clos</em>". Suivant le président français, sur la question des sanctions, les Européens "<em>auraient à se prononcer si les atrocités devaient se poursuivre</em>".
</p>
<h4>Les larmes versées sur les civils d’Alep-est sont-elles sincères ? Non, sinon c’est du crime contre l’humanité au Yémen que l’on parlerait d’abord !</h4>
<p>La reconquête d’Alep-est cause de tout évidence des victimes civiles, et il est hélas fort probable que ni Syriens ni Russes ne soient plus regardants ni ne fassent de plus grands efforts pour en limiter le nombre que ne l’avaient fait Américains à Falloujah en 2004, Russes à Grozny en 2000, ou que ne le font aujourd’hui les Irakiens et leurs soutiens à Mossoul.
</p>
<p>Les dirigeants américains et européens dénoncent bruyamment ces victimes, comparant la situation à certains des pires crimes de masse, leur discours relayé et amplifié sans guère de mise en contexte par la plupart des médias. Cette indignation est-elle sincère ?
</p>
<p>Le problème est le suivant : il existe un déséquilibre complet de l’indignation comme de sa couverture médiatique entre différentes atrocités, différentes victimes civiles.
</p>
<p>Or, alors que tout innocent en vaut un autre, que toute mort de civil est aussi grave qu’une autre, les mêmes dirigeants qui se font lyriques quand il s’agit d’Alep-est sont <ins>beaucoup plus discrets</ins> quand il s’agit de Mossoul l’irakienne, qui est pourtant dans la même situation d’une force d’invasion cherchant à réduire un groupe de rebelles au milieu de nombreux civils, au prix de la mort de beaucoup d’entre eux.
</p>
<p>Ils sont <ins>tout aussi discrets quand il s’agit de bien pire</ins>, <strong>le blocus imposé par nos "amis" saoudiens au Yémen</strong>, où les organisations humanitaires sont de plus en plus stridentes à dénoncer les souffrances grandissantes de la majorité de la population du Yémen, où malnutrition et ses corollaires notamment maladies favorisées par la faiblesse ont de plus en plus d’impact, y compris voire surtout parmi les jeunes enfants.
</p>
Selon l’UNICEF, au dernier compte <a href="http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/yemen-2-2-millions-d-enfants-souffrent-de-malnutrition-aigue-13-12-2016-6449862.php" hreflang="fr">460 000 enfants du Yémen souffraient de malnutrition sévère aiguë</a>, et la moitié des enfants en-dessous de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, pendant que la nourriture de millions de yéménites est précaire. Ce qui n’est pas sans rapport avec le blocus naval empêchant le commerce avec les principaux ports du pays, qui avant la guerre importait 90% de sa nourriture. Blocus imposé par l’Arabie saoudite afin d’écraser les rebelles houthis qui donnent du fil à retordre à ses forces d’occupation sur place. Aux dernières nouvelles, <a href="https://www.theguardian.com/world/2016/oct/04/yemen-famine-feared-as-starving-children-fight-for-lives-in-hospital" hreflang="en">c’est le choléra qui s’est mis de la partie</a>, les personnes mal nourries ayant une immunité faible qui favorise la propagation des épidémies. Le résultat étant selon l’UNICEF que "<em>Au moins un enfant meurt toutes les dix minutes au Yémen</em>" en raison notamment de diarrhées, de malnutrition et d’infections des voies respiratoires.
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Hollande_apres_le_Conseil_europeen_du_15_decembre_2016_m.jpg" alt="Hollande_apres_le_Conseil_europeen_du_15_decembre_2016.jpeg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>François Hollande après le Conseil européen du 15 décembre et son djihadiste invité</em></p>
<p align="center"><em>Pleurer les djihadistes d’Alep, non condamner la famine imposée aux Yémenites par l’Arabie saoudite</em></p>
<p>Autrement dit, déséquilibre complet du discours entre deux séries de victimes civiles, celles de la reconquête d’Alep-est, celles de la reconquête de Mossoul. Et surtout négligence criante d’un véritable crime contre l’humanité, car un blocus provoquant malnutrition, maladies et mort dans une population entière n’est <ins>au sens légal le plus strict</ins> pas autre chose qu’un crime contre l’humanité.
</p>
<p>Une indignation totalement à géométrie variable, suivant que les adversaires sont des rebelles "bien" (salafistes djihadistes non Etat Islamique) ou des rebelles "pas bien" (salafistes djihadistes de l’Etat Islamique) et suivant que les criminels sont des gens "pas bien" (Syriens soutenus par Russes) ou des gens "bien" (Irakiens soutenus par Américains et leur coalition dont fait partie la France, ou encore Saoudiens soutenus par Américains et regardés en souriant par la France)
</p>
<p>Le cynisme atteint un comble comme c’est contre des atrocités commises par Syriens et Russes, auxquelles ils ne peuvent strictement rien, que s’élèvent dirigeants américains et européens, sans rien dire contre celles commises par les forces qu’ils soutiennent, bref <ins>précisément celles auxquelles ils pourraient quelque chose</ins>, et qui sont d’ailleurs incomparablement pires s’agissant de la répression par la famine d’un peuple rétif par l’Arabie saoudite... qui se trouve par ailleurs aussi être l’un des principaux sponsors des djihadistes syriens affublés du nom de "rebelles modérés".
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Legion_d_Honneur_pour_le_prince_heritier_saoudien_m.jpg" alt="Legion_d_Honneur_pour_le_prince_heritier_saoudien.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Légion d’Honneur pour le prince héritier saoudien en mars 2016</em></p>
<p align="center"><em>Le blocus alimentaire de la population civile du Yémen avait déjà commencé...</em></p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#" name="01">(1)</a> Il s’agit de Bachir Gemayel, homme politique assassiné en 1982 lors de la guerre civile libanaise, où la Syrie joua un rôle plus que trouble
</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#" name="02">(2)</a> On dit volontiers en France "l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours"
</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#" name="03">(3)</a> Répression dans le sang d’un soulèvement islamiste en 1982 par Hafez El Assad, père du président actuel
</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#" name="04">(4)</a> La domination des "rebelles modérés" par les salafistes djihadistes est connue et décrite tout à fait officiellement par exemple par la Direction du Renseignement Militaire française. Voir <a href="http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20151214/etr.html#toc6" hreflang="fr">l’audition devant le Sénat du général Didier Castres</a>, de l’Etat-major français, le 15 décembre 2015, décrivant la rébellion syrienne comme
</p>
<blockquote><p>une constellation de combattants très divers de l’ordre de <ins>100 000 personnes, dont la France estime que 80 000 d’entre eux appartiennent soit à des groupes terroristes désignés comme tels par les Nations unies, soit à des groupes salafistes extrémistes</ins></p>
</blockquote>
<p>Il s’agit bien ici des rebelles syriens hors Etat islamique (Daech) et hors forces kurdes. Et oui, l’estimation tout à fait publique de la DRM est bien que <strong>ces prétendus "rebelles modérés" sont dominés à 80% par les salafistes djihadistes</strong>. C’est-à-dire des gens dont le projet de société est bien celui résumé par Nassim Taleb, et dont les méthodes sont connues des Français à travers la campagne d’attentats en cours contre notre pays.
</p>
<p>Il est important de bien faire la différence entre les opposants et les combattants. Que la majorité des opposants au dictateur ne soient pas des djihadistes, voilà qui est tout à fait possible. Mais en temps de guerre civile, les bulletins de vote sont remplacées par les fusils. Ce ne sont pas les opposants qui comptent, mais seulement les combattants, ceux qui prennent les armes. Et parmi ceux-là, les djihadistes salafistes sont estimés à 80% du total.
</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#" name="05">(5)</a> Rappelons que l’assaut donné par l’armée américaine en 2004 sur la ville de Falloujah en Irak, révoltée contre l’occupant, a causé selon les journalistes indépendants un total de <a href="https://www.theguardian.com/world/2005/nov/10/usa.iraq" hreflang="en">4 000 à 6 000 morts</a> dans la population, dont une majorité de civils</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#" name="06">(6)</a> Le tableau comparatif de Nicolas Taleb peut appeler des réserves sur plusieurs points, notamment la proportion de sunnites dans l’armée syrienne, qui a pu diminuer depuis l’avant-guerre où elle était de 70%, restant cependant au moins de l’ordre de la moitié du total. </p>
<p>Egalement, "droits complets" pour les femmes dans la Syrie de Bachar El Assad est probablement une exagération, pensant notamment à l’application pratique du droit de la famille. Cependant, le contraste avec les projets salafistes et wahhabites est de toute façon maximal.</p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/16/Un-r%C3%A9sum%C3%A9-de-la-guerre-civile-en-Syrie%2C-ou-le-djihadisme-au-Conseil-europ%C3%A9en#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/61Les Français ont décoché une droite avec Fillon, et s'ils cognaient à gauche à la présidentielleurn:md5:d52c7e935aebba99fafca9c1753da878Thursday 24 November 2016Thursday 24 November 2016Alexis TouletBilletsActualitéCrises politiques et internationalesFillonMélenchonPolitiquePrésidentielle<p><em>La première place surprise de François Fillon au premier tour de la primaire Les Républicains, et sa très probable désignation comme candidat du parti dimanche prochain, démontrent que bien des Français sont prêts à changer rapidement d’opinion pour passer des messages ou pour éliminer des politiciens déconsidérés.</em></p>
<p><em>Et si le premier tour de la présidentielle de 2017 révélait une surprise analogue, cette fois-ci à gauche ?</em></p> <p>A peine passée la surprise de la première place de François Fillon au premier tour de la primaire LR, en position extrêmement favorable pour l’emporter le 27 novembre avec 44% des voix et le soutien affirmé de Nicolas Sarkozy qui en avait rassemblé sur son nom 20%, la conclusion qui s’impose apparemment est prise comme base de travail sans plus de doute : si Fillon confirme, c’est bien évidemment lui que le second tour de la présidentielle 2017 opposera à Marine Le Pen du Front National.
</p>
<p>Les arguments pour cette conclusion sont extrêmement forts. Ne s’agit-il pas du résultat de tous les sondages ? L’affiche du second tour n’est-elle pas nécessairement un affrontement LR – FN… tout aussi nécessairement que l’affiche obligée du second tour de la primaire LR était évidemment Sarkozy – Juppé ?
</p>
<p>Non seulement l’ironie est de mise devant toute prétention d’affirmer cinq mois à l’avance qu’une élection serait déjà jouée, mais les Français viennent de démontrer avec éclat que même dans les toutes dernières semaines, ils sont capables de réévaluer leurs options et de changer leurs choix.
</p>
<h4>Pourquoi François Fillon ?</h4>
<p>Certes, l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a su habilement prendre des positions clairement à droite, voire émettre des signaux au bon moment pour donner l’image de quelqu’un qui partage les préoccupations de nombre de Français concernant l’islamisme djihadiste – publication d’un livre de circonstance au titre vigoureux « <a href="http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/primaires-droite/2016/09/29/35004-20160929ARTFIG00233-le-nouveau-combat-de-fillon-contre-le-totalitarisme-islamique.php" hreflang="fr">Vaincre le totalitarisme islamique</a> » – ainsi que le refus de l’adoption plénière aux couples homosexuels exprimé par la Manif pour tous.
</p>
<p>Il est cependant difficile d’attribuer un tel mouvement en sa faveur à ces seuls facteurs, si on se rappelle que les programmes économiques des différents candidats à la primaire n’étaient que des variations très limitées autour de <em>leitmotive</em> communs, soit un alignement poussé sur les réformes exigées de Paris par l’Union européenne, et en matière institutionnelle et diplomatique le maintien de la dépendance envers la superstructure européenne dans laquelle l’approbation du traité de Lisbonne a placé la France. D’autant plus que même s’agissant de la lutte contre le djihadisme ou de la question de l’adoption par des couples homosexuels, les différences entre les candidats à la primaire ne doivent pas être exagérées. <ins>Un mouvement d’opinion qui quadruple en trois semaines le score prévisionnel d’un candidat est difficile à attribuer à la simple étude de petites différences de détail ou de style entre ce candidat et les autres.</ins>
</p>
<p>Ce mouvement s’explique en revanche aisément si l’on fait la seule hypothèse qu’au-delà du désir de tourner la page Sarkozy, une grande partie de l’électorat de droite partageait aussi le désir de se détourner d’Alain Juppé. Il est alors tout naturel qu’à partir du moment où la simple possibilité de la présence au second tour de quelqu’un d’autre que ces deux-là semblait s’ouvrir – car les études d’opinion montraient un frémissement, et sans doute tout électeur peut ajuster ses choix en fonction de ce que prévoient les sondages – c’est un véritable cercle vertueux qui se soit enclenché au profit de ce « troisième homme » au point non seulement de le propulser au second tour, mais de le placer en très bonne place pour remporter haut la main la primaire.
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Sarkozy_Juppe_m.jpg" alt="Sarkozy_Juppe.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Ce sera nous deux, mon cher Alain…</em>
</p>
<p>Les motivations pour refuser et l’ancien président de la République, et le premier ministre de Jacques Chirac, ne sont guère difficiles à deviner. Beaucoup plus que leur longue présence dans la vie publique française – c’est aussi après tout le cas de François Fillon, premier ministre de Nicolas Sarkozy – c’est tout simplement <strong>la question de la probité</strong>.
</p>
<p>Nicolas Sarkozy, jamais condamné, et pourtant si souvent cité, n’était de ce point de vue pas à présenter. Il est vrai que sans casseroles, on campagne beaucoup plus léger…
</p>
<p>Alain Juppé quant à lui, <a href="https://blogs.mediapart.fr/bernard-gensane/blog/261114/juppe-ou-la-memoire-courte" hreflang="fr">accusé en 1995</a> d’utiliser l’argent public pour rénover à grands frais un appartement appartenant à la ville de Paris dans lequel il faisait loger son fils à prix d’ami, a été condamné en 2004 dans l’affaire des emplois fictifs pour avoir selon les attendus du jugement « <em>trompé la confiance du peuple souverain</em> » en détournant l’argent public au profit d’un parti politique. Condamné en appel à une peine légère de seulement une année d’inéligibilité et quatorze mois de prison avec sursis, sachant, comme disait le regretté Coluche, que « <em>sursis c’est un mec il reste dehors, il y va pas</em> ».
</p>
<p>Alain Juppé déclarait <a href="http://www.lemonde.fr/politique/video/2016/10/13/juppe-evoque-sa-condamnation-dans-l-affaire-des-emplois-fictifs-si-les-francais-estiment-que-ma-faute-me-disqualifie-ils-ne-m-eliront-pas_5013369_823448.html" hreflang="fr">lors du débat télévisé du 13 octobre</a> « <em>si les Français estiment que ma faute me disqualifie, ils ne m’éliront pas</em> ». Sauf énorme renversement le 27 novembre, c’est bien ce qui se dessine, en effet.
</p>
<h4>Fillon candidat LR, et conséquences – qui sera qualifié pour le second tour ?</h4>
<p>En cas de nomination de François Fillon, il faut s’attendre à ce que François Bayrou soit lui aussi candidat, comme il l’avait annoncé pour le cas où un autre qu’Alain Juppé représenterait LR. <ins>Or cette candidature créera une situation inédite</ins>.
</p>
<p>Ce seraient en effet pas moins de quatre candidats qui se disputeraient alors l’électorat combiné LR / PS / Centriste, c’est-à-dire l’ensemble des Français qui approuvent ou se résignent à ce que la politique notamment économique du pays soit alignée sur les prescriptions de l’Union européenne, en dépit de leur caractère catastrophique, dont des pays comme Italie, Espagne ou Portugal ont gravement souffert, et la France à ce jour seulement un peu moins.
</p>
<p>Fillon, Macron, Bayrou et le candidat PS qu’il s’agisse de Hollande, Valls ou un autre, se partageraient à quatre un gâteau qui fait à peu près 50% de l’électorat.
</p>
<p>Cela ouvre au moins la possibilité d’un scénario tout aussi surprenant que l’ont été l’élection de Donald Trump ou le référendum du Brexit. Un scénario à faire s’arracher les cheveux à Madame Merkel, avec la qualification de deux candidats qui seraient non-approuvés par l’UE et la Chancelière...
</p>
<p>Un second tour Mélenchon - Le Pen.
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Merkel_inquiete_m.jpg" alt="Merkel_inquiete.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Angela Merkel n’est pas d’accord</em>
</p>
<h4>Crochet du droit… et direct du gauche ?</h4>
<p>La qualification de François Fillon pour le second tour de la présidentielle est en réalité loin d’être assurée. <ins>Il reste un certain nombre de gens de gauche dans notre pays</ins>, qui ne pourront se satisfaire de candidats défendant en pratique – certes plus ou moins ouvertement – le programme économiquement très libéral exigé par l’UE <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/11/24/Les-Fran%C3%A7ais-ont-d%C3%A9coch%C3%A9-une-droite-avec-Fillon%2C-et-s-ils-cognaient-%C3%A0-gauche-%C3%A0-la-pr%C3%A9sidentielle#Note">(1)</a> et reculeront aussi pour la plupart devant l’option d’un vote pour Marine Le Pen.
</p>
<p>Il est fort possible qu’eux aussi trouvent un moyen de sortir les plus mauvais, comme les électeurs de droite sont en train de le faire, déjà avec Sarkozy et très certainement bientôt avec Juppé. Leur instrument à eux pourrait s’appeler Jean-Luc Mélenchon.
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Melenchon_m.jpg" alt="Melenchon.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Le direct du gauche, je vous dis !</em>
</p>
<p>Il ne s’agit pas de se prononcer sur la probabilité de ce scénario, mais bien de constater qu’il n’a rien d’impossible, à partir de ce raisonnement :
</p>
<ul>
<li>Si on interprète la percée massive et inattendue de Fillon comme la décision de beaucoup d’électeurs de droite de saisir la possibilité de se débarrasser à la fois de Sarkozy et de Juppé, à partir du moment où la chose a commencé à seulement apparaître possible, c’est-à-dire à partir du moment où il a commencé à monter un peu dans les sondages, d’où boule de neige et montée en flèche, bref un effet miroir entre électeurs et instituts de sondage menant à un point de bascule, comme <a href="http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2016/11/le-point-fillon.html" hreflang="fr">analysé finement en termes militaires</a> par le colonel Goya</li>
<li>Alors on peut se demander si les électeurs de gauche, non pas certes la « gauche » type Macron ou Hollande c’est-à-dire une gauche qui n’en est pas, ne pourraient pas faire le même « coup » que les gens de droite à la primaire LR, c’est-à-dire se servir d’un candidat certes lui aussi intégré depuis belle lurette à ce qu’il est convenu d’appeler les « partis de gouvernement » puisque Mélenchon était déjà ministre d’un gouvernement Jospin, mais apparaissant comme une chance de sortir d’un duel annoncé dont on ne veut pas, pour précisément faire mentir les prévisions et se sortir de ce duel qu’ils refusent. Dans ce cas, bien sûr, pour se sortir du second tour annoncé entre Fillon et Le Pen.</li>
</ul>
<p>Le choix très probable de François Fillon comme candidat LR fera baisser le seuil, la masse critique à atteindre de gens de gauche se portant sur un même candidat pour pouvoir forcer l’entrée du second tour, simplement parce que l’arc PS-LR, caractérisé par des choix économiques très proches et une insistance d’autant plus grande sur des marqueurs "sociétaux", "catholiques" ou "identitaires" pour distraire le chaland, s’enrichira d’un candidat supplémentaire dispersant les électeurs de cet arc, en la personne de François Bayrou. A considérer <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_sondages_sur_l'%C3%A9lection_pr%C3%A9sidentielle_fran%C3%A7aise_de_2017#Novembre" hreflang="fr">l’ensemble des derniers sondages en date</a>, on peut estimer grossièrement ce seuil de 4 à 7 points supplémentaires nécessaires à Jean-Luc Mélenchon pour pouvoir viser le second tour, en fonction des scores que feront Macron et Bayrou aux dépens de Fillon. Sans doute, il y faudrait un mouvement d’opinion, mais d’une dimension qui n’a rien d’invraisemblable, surtout compte tenu de l’enjeu aux yeux de nombreux Français de gauche c’est-à-dire refuser un second tour pour eux inacceptable.
</p>
<p>Certes il ne s’agit en tout état de cause que d’un scénario. Il est parfaitement possible par exemple que Mélenchon le fasse échouer, Fillon ayant après tout habilement appliqué la stratégie d’apparaître à la fois clairement de droite, moins agité que Sarkozy, plus consistant que Juppé et plus honnête que tous deux – ce dernier point n’étant pas le plus difficile – tandis que rien ne garantit que Mélenchon fasse preuve d’une habileté comparable. Ou encore, une toute surprise pourrait advenir que la percée d’un candidat de gauche.
</p>
<p>Mais les Français, dont une partie vient d’administrer un spectaculaire crochet du droit aux candidats Sarkozy et Juppé, pourraient fort bien décocher l’année prochaine <ins>un direct du gauche</ins> à la fois au candidat Fillon et aux autres candidats alignés sur l’UE, au bénéfice du candidat de gauche qui aux yeux de beaucoup manque cruellement au second tour. Et ce candidat de gauche ne saurait guère être que Mélenchon.
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Raging_Bull_m.jpg" alt="Raging_Bull.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Soigne ta droite… Soigne ta gauche…</em>
</p>
<h4>Et si l’apparemment improbable arrivait…</h4>
<p>Quel serait le résultat d’un duel Le Pen – Mélenchon au soir du second tour ? La seule réponse honnête à ce stade est que c’est tout à fait nébuleux. Entre mobilisation de leurs électorats respectifs, et surtout choix de la moitié environ des Français qui actuellement soutiennent de plus ou moins bon cœur l’arc PS-LR entre ceux qui seraient à leurs yeux deux candidats inacceptables, ou encore simplement leur abstention.
</p>
<p>Ce qui paraît bien clair, c’est que <a href="http://www.marianne.net/marion-marechal-pen-fillon-est-plus-dangereux-fn-100248085.html" hreflang="fr">l’avis de Marion Maréchal-Le Pen</a> comme quoi « <em>(Fillon) est le plus dangereux pour le FN</em> » pourrait bien être prématuré. En réalité, si Mélenchon profitait d’un refus de la gauche de l’opinion d’accepter au second tour deux candidats placés à droite, c’est bien une possibilité réelle de victoire qui se profilerait, à la fois pour Marine Le Pen et pour Jean-Luc Mélenchon.
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Le_Pen_-_Melenchon_m.jpg" alt="Le_Pen_-_Melenchon.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>20 heures, le soir du premier tour ?</em>
</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/11/24/Les-Fran%C3%A7ais-ont-d%C3%A9coch%C3%A9-une-droite-avec-Fillon%2C-et-s-ils-cognaient-%C3%A0-gauche-%C3%A0-la-pr%C3%A9sidentielle#" name="Note">(1)</a> Programme économique à contre-pied par rapport aux enjeux du jour, et d’ailleurs totalement décalé par rapport aux préoccupations actuelles des pays même qui l’ont inspiré, Grande-Bretagne et Etats-Unis, acceptation ahurie de la dépossession de ses pouvoirs dans laquelle le traité de Lisbonne place notre pays, ainsi que trahison du vote des Français lorsqu’ils ont soutenu l’adoption de ce traité - bref de la constitution européenne refusée en 2005 - sans nouveau référendum.
</p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/11/24/Les-Fran%C3%A7ais-ont-d%C3%A9coch%C3%A9-une-droite-avec-Fillon%2C-et-s-ils-cognaient-%C3%A0-gauche-%C3%A0-la-pr%C3%A9sidentielle#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/58Merkel comme dirigeant ferme pour l'Europe, le trouble devant Trump est une drogue puissanteurn:md5:018fccb9d3b496cb36b3b7793ab92fd2Thursday 17 November 2016Thursday 17 November 2016Alexis TouletBilletsActualitéAllemagneCrises politiques et internationalesEtats-UnisMerkelTrumpUnion Européenne<em><p>Nulle autre part qu’en Allemagne, l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis n’a généré autant de trouble.</p>
<p>Si la surprise devant un événement dont on avait au fond refusé de sérieusement envisager la possibilité est compréhensible, certaines réactions sont tout de même surprenantes...</p>
</em> <p>Depuis que la victoire de Trump a été annoncée le 9 novembre, les commentaires et articles surpris et inquiets voire furieux n’ont pas manqué dans la presse européenne. <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Dirk_Kurbjuweit" hreflang="de">Dirk Kurbjuweit</a>, rédacteur en chef adjoint du plus grand magazine d’informations allemand <em>Der Spiegel</em>, écrivait ainsi le 14 novembre un essai soutenant rien de moins que <a href="http://www.spiegel.de/international/world/trump-election-means-europe-must-now-lead-west-a-1120929.html" hreflang="en"><strong>L’Amérique a abdiqué la direction de l’Occident</strong></a> <em>(lien en anglais, <a href="http://www.spiegel.de/spiegel/donald-trump-aussenpolitische-folgen-das-ende-der-us-fuehrung-a-1121015.html" hreflang="de">ici l’original</a> en allemand)</em></p>
<p>Sans doute, ce genre de réactions se voit aussi en France et dans les autres pays. Il est cependant difficile de ne pas remarquer que la tonalité est de manière générale au moins d’un niveau plus stridente et stupéfaite en Allemagne qu’ailleurs.</p>
<p>Et ce qui est particulièrement intéressant dans l’essai de Kurbjuweit c’est cette idée comme quoi Washington aurait "<em>abdiqué</em>" son "<em>droit</em>" à diriger l’Occident, que ce serait donc nécessairement à l’Europe de reprendre ce rôle, et que, "hasard" qui pourrait porter à sourire, tiens c’est justement l’Allemagne qui est la mieux placée pour tracer la route et regrouper tout le monde à sa suite. Surtout étant donné que l’Allemagne, c’est Angela Merkel, et qu’elle a "<em>de forts principes moraux, comme elle l’a prouvé lors de la crise des réfugiés</em>".</p>
<p>Lisons donc Kurbjuweit :</p>
<blockquote><p><strong>L’Amérique a abdiqué la direction de l’Occident</strong></p>
<p><em>Pendant 100 ans, les Etats-Unis ont été à la tête du monde libre. Avec l’élection de Donald Trump, l’Amérique a maintenant abdiqué ce rôle. Il est temps pour l’Europe, et pour Angela Merkel, de prendre la place vide.</em></p>
<p>En janvier 2017, quand Donald Trump prêtera serment comme 45ème président des Etats-Unis, l’Age américain célébrera son centième anniversaire - et ses funérailles.</p>
<p>
L’Occident a été constitué dans sa forme moderne en janvier 1917 (déclaration de guerre américaine à l’Allemagne)</p>
<p>
(...) <ins>Nous sommes maintenant face au vide - la peur du vide</ins>. Qu’arrivera-t-il à l’Occident, à l’Europe, à l’Allemagne sans les Etats-Unis à leur tête ?</p>
<p>
(...) C’est la peur qui règne maintenant, plus que jamais, mais ce n’est pas seulement la peur du terrorisme. Ce n’est pas tant non plus la peur de perdre la liberté, mais la peur de la liberté elle-même. Voilà le changement de paradigme qui a ouvert à Donald Trump la voie de la Maison Blanche.</p>
<p>
(...) Jean-Paul Sartre disait : l’enfer, c’est les autres. On pourrait ajouter : s’ils sont libres.</p>
<p>
Libres de traverser les frontières à la recherche de nouveaux lieux où s’établir. Libres d’exporter leurs produits et donc entrer en compétition avec les biens d’autres pays. Libres de se battre pour des droits égaux en tant que femmes, qu’homosexuels ou que non-blancs.</p>
<p>
(...) La tragédie peut être résumée dans cette seule phrase : Ce qui est unique à l’Occident - la liberté - est perçu comme une menace. Aucune crise ne saurait être plus fondamentale que celle-là.</p>
<p>
(...) L’Amérique a longtemps été la référence de l’Occident. Mais si Trump gouverne comme il l’a promis, le "pays des libres" <em>(NB : l’hymne américain loue "the land of the free")</em> <ins>abdiquera son rôle de guide du monde libre. Alors, ce sera le tour de l’Europe.</ins></p>
<p>
(...) (les Européens ont longtemps eu) ce luxe de pouvoir ne poursuivre que tièdement l’idée européenne, parce que les Américains étaient là. (...) Aujourd’hui l’Europe devra sans doute assurer sa propre sécurité - ceci à l’époque de Vladimir Poutine, de Recept Tayyip Erdogan et d’un Etat islamique qui existe dans le voisinage de l’Europe.</p>
<p>
Les chefs de l’Occident, moins l’Amérique, sont face à des tâches immenses. <ins>Ce sont des tâches pour la chancelière allemande Angela Merkel</ins>. Elle représente un pays fort, et elle a de forts principes moraux, comme elle l’a prouvé lors de la crise des réfugiés. Elle n’a pas à être un Woodrow Wilson, mais <ins>elle devrait devenir un dirigeant ferme pour l’Europe</ins>.</p>
</blockquote>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Trump_Merkel_m.jpg" alt="Trump_Merkel.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Face à Trump, un "dirigeant ferme" pour l’Europe ?</em></p>
<p>S’il faut résumer d’un trait le propos de ce grand éditorialiste allemand, il y a là un composé :</p>
<ul>
<li>de trouble halluciné devant le président Trump, dont l’élection signerait une véritable déchéance des Etats-Unis</li>
<li>d’ambition basée sur une perception de sa propre supériorité morale, ambition européenne et allemande à la fois, supériorité que l’accueil en désordre d’un million de migrants en 2015 aurait prouvée</li>
<li>et d’attachement <em>perinde ac cadaver</em> à la compréhension de la Liberté la plus démesurément étendue et donc la plus floue et détachée des contingences, liberté qui suivant l’auteur devrait inclure libre-échange et liberté d’immigration, comme si la victoire du Nord protectionniste dans la guerre de sécession américaine en 1865 avait été une défaite de la liberté, comme si le Japon contemporain avec sa politique d’immigration très restrictive n’était pas une démocratie</li>
</ul>
<p>Ce composé n’est guère convaincant, si l’on s’en tient à des arguments raisonnables, mais... il y a lieu de soupçonner que <em><strong>c’est une drogue puissante</strong></em>.</p>
<p>Et qui souffre de dissonance cognitive et de peur - mais où est donc le protecteur attitré de notre pays ? qu’est devenu notre référence et notre exemple ? - pourrait bien être tenté par cette drogue. Peut-être en doses de plus en plus fortes ?...</p>
<p>Il faut souhaiter plutôt que ce trouble ne dure pas, que les éditorialistes allemands se reprennent et qu’Angela Merkel refuse cette drogue. L’heure pour ceux qui ont toujours prôné le "dépassement" des souverainetés nationales au nom d’un idéal européen doit être à la réflexion et au retour sur soi, non à la fuite en avant. Les Européens n’ont en aucun cas besoin d’un "<em>dirigeant ferme</em>" autoproclamé.</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Citation_Kipling_m.jpg" alt="Citation_Kipling.png" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Attention aux drogues, surtout les plus dures...</em></p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/11/17/Merkel-comme-dirigeant-ferme-pour-l-Europe%2C-le-trouble-devant-Trump-est-une-drogue-puissante#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/57Quoi qu'il arrive ce mardi 8 novembre, Trump a déjà gagnéurn:md5:2567188f4aba79a92650f66947646c49Monday 7 November 2016Monday 7 November 2016Alexis TouletBilletsActualitéClintonCrises politiques et internationalesEtats-UnisPolitiqueRelations internationalesTrump<p><em>Quoi qu’il arrive aujourd’hui, la principale surprise est bien que Donald Trump ait pu aller aussi loin. Qu’il remporte ou non l’élection, la politique américaine – et peut-être mondiale – ne sera plus jamais la même. En cela, Donald Trump a d’ores et déjà gagné.</em></p> <p>Voici <a href="https://www.youtube.com/watch?v=vST61W4bGm8" hreflang="en">le message de clôture de la campagne de Donald Trump</a>.</p>
<blockquote><p>Notre mouvement existe pour remplacer un establishment politique raté et corrompu par un nouveau gouvernement contrôlé par vous le peuple américain. L’Establishment a des trillions de dollars en jeu dans cette élection. Pour ceux qui contrôlent les leviers du pouvoir à Washington et pour les intérêts privés mondiaux – ils sont en cheville avec ces gens qui ne veulent pas votre bien.</p>
<p>L’establishment politique qui essaie de nous arrêter est le même groupe responsable de nos accords commerciaux désastreux, de l’immigration illégale massive, et des politiques économiques et étrangères qui ont saigné notre pays à blanc. L’establishment politique a entraîné la destruction de nos usines et de nos emplois, qui fuient au Mexique, en Chine et dans d’autres pays du monde entier. C’est une structure de pouvoir mondiale qui est responsable des récessions économiques qui ont volé notre classe ouvrière, dépouillé notre pays de sa richesse, et mis cet argent dans les poches d’une poignée de grandes entreprises et entités politiques.</p>
<p>La seule chose qui puisse arrêter cette machine corrompue, c’est vous. La seule force suffisamment puissante pour sauver notre pays, c’est nous. Le seul peuple assez brave pour voter la fin de cet establishment corrompu c’est vous le peuple américain. Je fais cela pour le peuple, et pour le mouvement, et nous reprendrons ce pays pour vous, et nous rendrons à l’Amérique sa grandeur.</p>
</blockquote>
<p>Une vidéo de 2 minutes, très efficace visuellement, publiée à deux jours de l’élection comme un résumé du message du candidat, comme l’image finale de qui est et de ce que veut Trump, avant que chaque Américain ne se prononce.</p>
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Message à la fois radical par la dénonciation globale des gouvernements américains quel que soit leur parti ainsi que de puissants intérêts privés qu’ils serviraient, et remarquablement positif, fondé sur l’espoir et non la peur, en plus de la colère.</p>
<p>
Un puissant message populiste, dans le sens exact de ce mot – se présentant comme défenseur du peuple face à des élites faillies ou hostiles – qualificatif qui n’est pas considéré comme infâmant aux Etats-Unis, du moins pas au même degré qu’en France.</p>
<p>
Bien sûr, quoique le fondement de ce message soit indubitablement vrai - le gouvernement américain est contrôlé et sert depuis belle lurette des intérêts privés qui n’ont pas le bien du peuple américain à coeur - la conséquence que Trump en tire comme quoi "(son) mouvement" arrivé au pouvoir formerait un gouvernement "contrôlé par le peuple américain" n’en découle pas obligatoirement. Nul n’est obligé de croire que le tribun ait véritablement les solutions.</p>
<h4>Aujourd’hui, les chances des deux candidats sont équivalentes</h4>
<p>Le graphique de l’évolution depuis un an des intentions de vote est révélateur et dit l’essentiel de ce qu’il faut savoir. Trump s’est toujours trouvé depuis un an soit à quelques points derrière Clinton, soit à un niveau équivalent. C’est-à-dire que toute chute dans les intentions de vote pour le milliardaire – faisant suite à quelque « sortie » verbale ou à quelque scandale – n’a pas manquée d’être compensée quelques semaines plus tard.</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Sondages_Trump-Clinton_m.jpg" alt="Sondages_Trump-Clinton.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Résiliance des sondages de Trump - absolument increvable depuis un an !</em></p>
<p>
La chute des intentions de vote pour Trump constatée à la mi-octobre était ainsi la troisième en pas plus de cinq mois, et chacune des deux précédentes avait été suivie d’une remontée. Comme à chaque fois, Trump est remonté et il se situe aujourd’hui à un niveau quasi-équivalent dans les intentions de vote au niveau national – la différence dans la moyenne des sondages de l’ordre de 3% est dans la marge d’incertitude.</p>
<p>
Quant à la carte prévisionnelle du collège électoral tel que la prévoient l’ensemble des sondages – rappelons que l’élection présidentielle américaine est indirecte, les citoyens élisant de « grands électeurs » qui élisent le président – elle est remarquablement équilibrée. Il suffirait d’un cheveu pour que la victoire bascule dans un camp ou dans l’autre.</p>
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On ne mesure pas suffisamment à quel point cet équilibre des chances est extraordinaire. </p>
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Le parallèle avec la France est éclairant. Marine Le Pen a multiplié le score du FN par 2 ½– de 10-12% à 27-28% – ceci en cinq ans et en se basant sur un parti existant, performance déjà impressionnante. Or c’est en un an et demi que Donald Trump s’est transformé de candidat « pour rire » suscitant les moqueries à un candidat rassemblant peu ou prou une moitié des votants, et disputant dans la dernière ligne droite l’élection à la présidence du pays le plus puissant au monde. Ceci en ne disposant de rien d’autre que de sa notoriété comme promoteur immobilier et personnage médiatique, et surtout pas d’aucun parti politique avant de prendre d’assaut le parti républicain. Contre non seulement le parti démocrate, mais encore une bonne partie du parti républicain, et encore le plus clair des grands médias. Et avec un contrôle de son expression publique bien plus lâche que celui de la présidente du Front National, ressemblant en réalité bien davantage à celui de Jean-Marie Le Pen.</p>
<p>
Donald Trump soulignait cette performance lors du deuxième débat avec Hillary Clinton, dont on peut trouver ici <a href="http://www.macleans.ca/politics/washington/presidential-debate-transcript-trump-and-clinton-verbatim/" hreflang="en">un verbatim complet</a> :</p>
<blockquote><p>Donald Trump: –– (...) elle a dépensé des centaines de millions de dollars pour des pubs contre moi, dont beaucoup étaient complètement fausses. (…) Ce sont des centaines de millons, et la seule chose qui me réjouit c’est que j’ai vu les sondages aujourd’hui, et avec tout cet argent (…) plus de 200 millions de dollars dépensés (…) et soit je gagne soit je suis à égalité (…) et je n’ai pratiquement rien dépensé.</p>
</blockquote>
<p>Bien sûr, le <em>"pratiquement rien"</em> est une exagération, en réalité il s’agit d’environ un tiers de ce que Clinton a dépensé. La différence d’efficacité reste frappante.
Quoi qu’il arrive aujourd’hui, que Trump perde d’un cheveu ou qu’il soit élu du même cheveu, la surprise principale de cette année c’est bien qu’un mouvement aussi clairement populiste puisse arriver aussi loin.</p>
<h4>Comment une telle chose est-elle possible ? Le mystère résiste à l’analyse</h4>
<p>Nous ne sommes évidemment pas dans une élection ordinaire et les analyses basées sur "les choses telles qu’elle se passent d’habitude" se sont avérées fragiles, alors qu’à plusieurs reprises les experts politiques les plus réputés ont cru pouvoir annoncer que Trump était « fini », qu’il avait perdu toute chance de victoire, pour être bientôt démentis… avant de se convaincre à nouveau un peu plus tard de sa chute définitive et d’être encore démentis.</p>
<p>Une partie des présupposés et de ce qu’apprend l’expérience des élections passées est désormais faux. Il faut constater que des raisonnements étayés et appuyés sur une forte connaissance de l’histoire et du fonctionnement du système électoral et des préférences de la population américaine se sont révélés à plusieurs reprises dénués de pouvoir prédictif. Personne n’a de véritable explication étayée de cette force qui a fait remonter à chaque fois le tribun milliardaire, alors que tant de raisons auraient pu provoquer son explosion en plein vol.</p>
<p>Certes on peut parler de vague de révolte, mais ce n’est même pas une hypothèse explicative, ça ne va guère au-delà de la description.</p>
<p>On peut parler du mépris toujours plus évident d’une certaine classe politique pour la majorité des Américains, mépris d’autant plus stupide qu’il ne se même cache plus. Donald Trump <a href="http://www.dailymail.co.uk/news/article-3793718/LES-DEPLORABLES-Trump-floors-cheering-Miami-crowd-enters-Broadway-anthem-speaks-giant-Les-Mis-video-screen-art.html" hreflang="en">s’était ainsi fait un nouveau thème de campagne</a> de la sortie méprisante de Clinton envers les électeurs de son adversaire, avec un discours adressé à "<em>Les Deplorables</em>" – en français dans le texte – avec détournement de l’affiche du spectacle des Misérables.</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Les_Deplorables_et_Trump_m.jpg" alt="Les_Deplorables_et_Trump.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Donald Trump et "Les Déplorables"</em></p>
<p>Sortie de Clinton parallèle à celle de Mitt Romney en 2012 contre les « <em>47%</em> » d’Américains qui seraient des assistés, qui ne contribua pas peu à lui faire perdre l’élection contre Obama. Ce mépris social contribue sans doute aussi à l’explication, mais ne peut rendre compte à lui seul d’un phénomène aussi puissant.</p>
<p>On peut encore remarquer que Trump s’est mis dans la position d’un homme seul contre un groupe – non seulement adversaire direct Hillary Clinton, mais encore principaux médias – position non pas strictement réelle, mais position qu’il semble avoir, du fait justement de l’opposition décidée et très visible des principaux médias. Or un homme contre un groupe – et encore, on serait parfois tenté de dire : contre une meute – c’est un tableau qui attire naturellement une certaine sympathie. Sans oublier qu’au moment le plus crucial, celui de la décision, le chef est toujours seul, et dans la mesure où Hillary Clinton est apparue comme simplement la première d’un groupe – le groupe de ceux qui attaquent Trump à l’écran – elle ressemblait alors moins à un véritable dirigeant que son adversaire. Mais là encore, difficile de prétendre y voir plus qu’un facteur contribuant au succès du tribun républicain.</p>
<p>La réalité c’est que comme Judy Garland découvrant le monde enchanté du Magicien d’Oz, nous ne pouvons que constater : « <em>We’re not in Kansas anymore</em> ». (« Nous ne sommes plus au Kansas »)</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Not_in_Kansas_any_more_m.jpg" alt="Not_in_Kansas_any_more.gif" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>"Toto, j’ai l’impression que nous ne sommes plus au Kansas"</em></p>
<p>Ce n’est plus le système classique, les mécanismes bien huilés et le petit train-train du quotidien dans le meilleur des Washington possibles. Les choses sont en mouvement, peut-être profond, en tout cas de grande ampleur. Faire la distinction entre ce qui est possible – et qui surprend voire stupéfie, et qu’on aurait cru exclu – et ce qui reste impossible est extrêmement difficile. Les clés d’analyse utilisées jusqu’ici ont une valeur au minimum sujette à caution, et celles que l’on construira en tenant compte de l’analyse a posteriori de ces événements... eh bien il va falloir attendre un peu pour les avoir.</p>
<p>On comprendra certainement mieux les choses avec du recul, mais pour l’instant tout le monde est dans le brouillard, et mieux vaut l’avouer ouvertement.</p>
<h4>L’Establishment joue à la roulette russe avec trois balles dans le barillet</h4>
<p>Les enjeux de l’élection sont multiples.</p>
<p>
A l’évidence, le mouvement de libéralisation du commerce, et sa conséquence la délocalisation des emplois des nations développées. Et encore l’ouverture aux mouvements migratoires de grande ampleur des Etats-Unis. Et la politique militaire américaine interventionniste des quinze ou vingt dernières années. Et aussi l’influence démesurée des grandes entreprises et des grandes banques dans la politique américaine, mécanismes de lobbying que Trump propose de sévèrement encadrer.</p>
<p>
Vu les chances équivalentes des deux candidats, c’est en réalité le système politique démocrate-républicain – ou républicain-démocrate si l’on préfère – qui joue à la roulette russe… avec trois balles dans le barillet.</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.L_Establishment_joue_a_la_roulette_russe_m.jpg" alt="L_Establishment_joue_a_la_roulette_russe.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>"Tu penses que c’est ton jour de chance, punk ? Eh, t’en es bien sûr ?"</em></p>
<p align="center"><em>(Clint Eastwood <a href="http://www.lefigaro.fr/cinema/2016/08/04/03002-20160804ARTFIG00169-clint-eastwood-defend-trump-et-attaque-hillary-clinton.php" hreflang="fr">est bien un partisan</a> du milliardaire à la houppe orange)</em></p>
<p>Ce qui se joue, c’est aussi peut-être la vie d’un homme, Julian Assange. Rappelons que les révélations de Wikileaks ont montré que Hillary Clinton avait milité pour son assassinat. Le fait même qu’il soit encore vivant démontre que Barack Obama a dit Non au projet meurtrier de sa secrétaire d’Etat.</p>
<p>
Mais si ladite secrétaire d’Etat prend la place du patron dans le Bureau Ovale… c’est elle qui aura la haute main sur la décision de faire tuer ou non le lanceur d’alerte et fondateur de Wikileaks. </p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Julian_Assange_m.jpg" alt="Julian_Assange.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>Il y a fort à parier que Julian Assange attend le résultat de l’élection avec une certaine angoisse.</em></p>
<h4>Trump a en réalité déjà gagné</h4>
<p>Si Clinton l’emporte, il est vrai que la libéralisation du commerce pourra – probablement – continuer encore quelque peu, que le partenariat étroit entre grands intérêts privés et forces politiques tiendra aux Etats-Unis, que l’ouverture à l’immigration y compris illégale et en masse continuera.</p>
<p>Il est vrai encore que celle qui serait la nouvelle présidente a toujours soutenu les projets d’intervention militaire dans les vingt dernières années, que non seulement elle dénonce avec des mots très forts la politique étrangère russe – Poutine étant comparé à Hitler – mais qu’elle laisse dans son entourage des gens qui disent ouvertement que le risque d’un affrontement militaire localisé avec la Russie en Syrie ne doit pas arrêter Washington. Et qu’elle a répété dans le deuxième débat contre Donald Trump son projet d’action militaire contre les forces syriennes, ceci alors qu’elle ne peut ignorer – les hauts responsables militaires américains <a href="https://youtu.be/fmE9Jj-rEVs" hreflang="en">l’ont dit publiquement devant le Sénat</a> – que c’est impossible sans faire en même temps la guerre à la Russie. Le risque de dérapage vers une guerre américano-russe en Syrie sera donc ouvert.</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Clinton_et_la_guerre_m.jpg" alt="Clinton_et_la_guerre.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>"Maman, j’ai peur. Je ne veux pas aller à la guerre"</em></p>
<p align="center"><em>"Chéri, arrête d’être égoïste. Je veux une femme président"</em></p>
<p>Cependant, même si Trump perd d’un cheveu, le mouvement qu’il a suscité ne disparaîtra pas du paysage. Que ce mouvement soit à l’avenir dirigé par Trump ou par un autre, les Américains qui ont soutenu par conviction sa candidature – sans doute la majorité des quelque 45% à 50% d’électeurs qui prévoient de voter pour lui – ne suivront pas de sitôt un responsable politique qui soutiendrait traités de libre-échange, politique militaire interventionniste et immigration élevée, comme à la fois les Démocrates et les Républicains les ont soutenus, si pas en paroles du moins dans les faits, depuis une bonne vingtaine d’années au bas mot.</p>
<p>
En ce sens, il a déjà gagné. La politique américaine ne sera plus jamais la même. Le parti républicain en particulier n’aura pas d’autre choix s’il veut avoir la moindre chance de l’emporter à l’avenir de se placer dans les traces du tribun.</p>
<p>
Et en cas d’élection, l’influence politique à l’international du mouvement populiste américain derrière le président Donald Trump en serait évidemment multipliée.</p>
<p>
Il faut se représenter dans ce cas le troisième débat de la primaire Les Républicains jeudi 17 novembre… il se pourrait bien alors que plus d’un candidat se présente désormais avec une perruque orange à la mode Trump !</p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/11/07/Quoi-qu-il-arrive-ce-mardi-8-novembre-Trump-a-d%C3%A9j%C3%A0-gagn%C3%A9#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/56