Le Noeud Gordien - Tag - TrumpA l'heure de la Vague scélérate - Conjonction et synergie de toutes les crises en une déferlante globale2024-03-28T21:19:28+01:00urn:md5:2e1e50df2175f77cc507de58e6d51ff5DotclearIngérence russe dans l’élection américaine – Pire qu’un crime, une fauteurn:md5:e8ba8f0cba66422ccefb935acbe07c5aTuesday 20 February 2018Tuesday 20 February 2018Alexis TouletTraductionsCrises politiques et internationalesEtats-UnisRelations internationalesRussieTrump<p><em>La mise en examen de 13 citoyens russes par le procureur spécial américain Mueller pour « guerre de l’information » lors des élections américaines de 2016, avec utilisation des médias sociaux pour soutenir tous les candidats à la présidence américaine s’opposant à Hillary Clinton, confirme définitivement l’idée que Moscou a mené un effort pour influencer les Américains et éloigner de la Maison Blanche la candidate qui lui était le plus hostile.</em></p>
<p><em>Pour Robert Merry, éditeur de The American Conservative, c’’était tout simplement une faute. Même si les Etats-Unis pratiquent eux-mêmes à grande échelle ce type d’action d’influence dans le monde entier - et s’en cachent à peine, quand ils ne s’en vantent pas - même s’ils portent une grande responsabilité dans la dégradation de leurs relations avec la Russie, le fait pour Moscou d’avoir joué sur le même terrain et de s’être fait prendre rendra très difficile voire impossible une politique d’ouverture vers la Russie à tout président américain à terme prévisible.</em></p> <p><ins>Publication originelle en anglais</ins> – Robert W. Merry pour <a href="http://www.theamericanconservative.com/articles/russias-election-meddling-worse-than-a-crime-a-blunder/" hreflang="en">The American Conservative</a>, 19 février 2018</p>
<p><ins>Traduction en français et Notes</ins> – Alexis Toulet pour le Nœud Gordien, 20 février 2018</p>
<p>Quand Napoléon Bonaparte fit exécuter le duc d’Enghien en 1804 sur ce qui ressemblait fort à des accusations de trahison montées de toute pièce, les conséquences se firent sentir bien au-delà de la justice française et même au-delà des frontières de la France. Les dirigeants européens en furent abasourdis, et cet épisode aida à cristalliser le sentiment anti-bonapartiste dans toute l’Europe y compris la Grande-Bretagne. Le célèbre diplomate français Charles de Talleyrand <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#N1">(1)</a> résuma la chose d’un mot : « <em>C’est pire qu’un crime, c’est une faute</em> ».</p>
<p>On peut dire la même chose de la tentative russe de manipuler l’élection présidentielle américaine de 2016 en utilisant les médias sociaux pour miner la candidature de la démocrate Hillary Clinton, aider celle de Donald Trump, et plus généralement semer la discorde dans le corps politique américain. Trois entreprises et 13 citoyens russes ont été mis en examen vendredi dernier pour l’accusation d’avoir participé à un effort de trois ans et plusieurs millions de dollars pour interférer dans l’élection. Les Américains sont naturellement sous le choc devant cette tentative éhontée de défaire le tissu politique de leur pays.</p>
<p>Mais ce n’est pas si choquant. Pour comprendre en quoi c’était davantage une faute qu’un crime – et une faute qui aura probablement des conséquences tragiques – il est important de bien assimiler cinq réalités fondamentales liées à cet épisode important des relations américano-russes.</p>
<p><strong>Premièrement</strong>, cela fait des siècles que les pays font ce genre de choses. C’est une partie fondamentale de l’art de l’espionnage – utiliser des opérations secrètes pour miner le fonctionnement interne des nations rivales. Aucun pays n’aime se trouver visé par de telles activités, mais peu se retiennent de s’y livrer quand elles leur semblent en mesure de déjouer des menaces à leur sécurité nationale.</p>
<p><strong>Deuxièmement</strong>, aucune nation n’a été plus enthousiaste que les Etats-Unis quand il s’agit de tentatives, secrètes et même ouvertes, de déstabiliser d’autres régimes. Ceci en partie du fait que les Etats-Unis, principale puissance mondiale depuis la seconde guerre mondiale, ont vu leurs intérêts mêlés aux principaux événements dans le monde entier. En partie aussi parce que l’Amérique a pu faire jouer les technologies les plus avancées et les meilleures capacités secrètes pour remplir cette mission.</p>
<p>Quoi qu’il en soit, l’historique américain dans ce domaine est indiscutable. Un <a href="https://www.nytimes.com/2018/02/17/sunday-review/russia-isnt-the-only-one-meddling-in-elections-we-do-it-too.html" hreflang="en">article de Scott Shane ce week-end dans le New York Times</a> citait un professeur de l’université de Géorgie Loch Johnson qui rappelait : « <em>Nous faisons ce genre de choses depuis la création de la CIA en 47. Nous avons utilisé des posters, des pamphlets, des courriers, des banderoles – tout ce que vous pouvez imaginer</em> ». Les Etats-Unis ont entre autres mis de fausses informations dans des journaux étrangers et distribué des « <em>valises de liquide</em> » pour influencer des élections étrangères. <a href="https://www.thecipherbrief.com/experts/steven-l-hall" hreflang="en">Steven L. Hall</a>, vétéran de 30 ans de la CIA aujourd’hui retraité, après avoir notamment dirigé le bureau Russie, a dit à Shane que les Etats-Unis se sont « totalement » engagés dans de telles activités « <em>et j’espère qu’on continue</em> » <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#N2">(2)</a></p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Steven_L_Hall_m.jpg" alt="Steven_L_Hall.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>L’ancien directeur du bureau de la CIA à Moscou</em></p>
<p align="center"><em>Les Etats-Unis se sont-ils ingérés dans les élections des autres ? « Totalement </em>»<em> et </em>« <em>J’espère qu’on continue </em>»</p>
<p>Shane cite une étude de Dov H Levin de Carnegie Mellon cherchant à quantifier les « opérations d’influence électorale » des Etats-Unis et de l’Union soviétique / la Russie entre 1946 et 2000. Il en compte 81 de la part des Etats-Unis et 36 de la part de l’Union soviétique / la Russie – tout en estimant que certaines opérations initiées depuis le territoire russe nous sont restées inconnues.</p>
<p>Il faut encore compter ce qu’on en est venu à appeler « l’industrie de la démocratie » – les légions d’ONG américaines, dont beaucoup financées par l’argent public, qui se déploient dans le monde entier pour remodeler les régimes qu’elles considèrent insuffisamment imprégnés de valeurs occidentales. L’écrivain et intellectuel David Rieff, écrivant il y a quelques années dans le National Interest, accusait ces militants de la promotion de la démocratie d’être des gens qui « <em>refusent ou sont incapables de reconnaître ni le caractère idéologique ni le caractère révolutionnaire de leur entreprise</em> ». Il comparait ces promoteurs de la démocratie en termes de propagande au dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev se vantant en 1956 aux Américains « <em>Nous vous enterrerons</em> ».</p>
<p><strong>Troisièmement</strong>, la plus grande ingérence dans les affaires intérieures des nations étrangères, à part l’invasion, est le changement de régime, et sur ce plan les Etats-Unis sont de très loin en tête dans la période post-deuxième guerre mondiale. Nous avons connaissance de tentatives de grande ampleur – secrètes ou non, réussies ou non – de l’Amérique pour renverser des régimes en Iran, au Guatemala, au Vietnam du Sud, au Chili, au Nicaragua, à la Grenade, en Serbie, en Irak, en Libye, en Syrie et en Ukraine.</p>
<p>Sans discuter les justifications de chaque cas, c’est là un historique impressionnant, dont les implications dépassent de très loin la politique intérieure américaine. Comme l’exécution par Bonaparte du duc d’Enghien, il suscite des inquiétudes et des peurs chez les dirigeants étrangers <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#N3">(3)</a> S’agissant de l’entrain américain pour le « <em>regime change</em> », il donne des frissons dans le dos à des dirigeants qui craignent d’être les prochains dans la liste des cibles américaines du changement de régime. La détermination du Nord-Coréen Kim Jong Un à développer des armes nucléaires et les moyens de les tirer sur les Etats-Unis est à coup sûr en partie le produit de telles craintes.</p>
<p><strong>Quatrièmement</strong>, l’Amérique et ses alliés portent de loin la plus grande partie de la responsabilité des tensions actuelles entre Occident et Russie. C’était trop prévisible déjà en 1998 quand l’OTAN conçut sa politique d’expansion orientale à marche forcée en direction de la frontière de Russie. George F. Kennan, le très respecté diplomate américain et expert de la Russie, prédit alors le résultat dans des termes particulièrement forts. Il l’appela « <em>le début d’une nouvelle guerre froide… une erreur tragique</em> ». Il avait prévu que bien sûr les Russes réagiraient mal, comme toute nation le ferait à leur place, et alors les partisans de l’expansion de l’OTAN diraient voyez, nous vous avons toujours dit que les Russes sont agressifs et pas dignes de confiance. «<em> C’est tout simplement mal </em>», avertit Kennan <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#N4">(4)</a></p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.George_Kennan_m.jpg" alt="George_Kennan.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>Le concepteur initial de la stratégie américaine de la Guerre froide, commentant l’extension de l’OTAN en 1998</em></p>
<p align="center"><em>« Le début d’une nouvelle guerre froide (...) Une tragique erreur (...) C’était ma vie tout cela, et je souffre de voir tout gâché vers la fin »</em></p>
<p>Mais si l’expansion de l’OTAN fut une politique provocante qui devait susciter une réponse forte de la Russie, cette provocation fut grandement accrue lorsque l’Amérique contribua à une initiative de changement de régime en Ukraine, qui non seulement est à côté de la Russie mais a été une part cruciale de sa sphère d’influence depuis le milieu du 17ème siècle. De plus, la Russie est vulnérable à l’invasion. Les steppes herbeuses à perte de vue du pays, qui s’étendent de l’Europe jusqu’à l’Extrême-Orient, sans guère de chaîne de montagne ni de rivage ni de grande forêt pour gêner l’incursion d’une armée ou d’une horde, ont favorisé une obsession nationale de contrôler des territoires comme protection contre les empiétements. De telles incursions ont été lancées trois fois depuis l’ouest aux 19ème et 20ème siècles <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#N5">(5)</a></p>
<p>L’Ukraine occupe une place cruciale dans ce sentiment russe d’un impératif territorial. C’est un pays tragiquement divisé, une partie penchant vers l’Occident et l’autre tournée vers l’est et la Russie. Ce qui fait une situation politique et géopolitique délicate, mais pendant des siècles c’est la Russie qui supervisait cette situation. Aujourd’hui l’Occident veut que tout cela change. Renverser un président ukrainien dûment élu – quoique corrompu – faisait partie du plan. Amener l’Ukraine dans l’OTAN est l’objectif final.</p>
<p>Remarquez que la révolution ukrainienne a eu lieu en 2014, qui suivant les mises en examen américaines se trouve précisément être l’année où la Russie a démarré son grand programme pour influencer les élections américaines de 2016. Kennan avait raison : la Russie ne manquerait pas de mal réagir à la politique d’encerclement de l’OTAN, et alors les responsables américains anti-russes présenteraient cette réaction comme une preuve que l’encerclement était depuis le début nécessaire. C’est précisément ce qui se passe maintenant.</p>
<p>Ce qui nous amène à la <strong>cinquième</strong> et dernière réalité fondamentale derrière la révélation du grand effort russe pour influencer l’élection américaine. C’était une faute stupéfiante. Vu tout ce qui s’est passé dans les relations américano-russes en ce siècle, il n’y avait probablement guère de perspective de normalisation, encore moins de relations cordiales. Mais c’est maintenant tout simplement impossible. <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#N6">(6)</a></p>
<p>Donald Trump a fait campagne avec un programme incluant de meilleures relations avec la Russie. Après son élection il a dit plusieurs fois dans sa première conférence de presse que ce serait « <em>positif </em>», « <em>bien </em>» ou « <em>super </em>» si « <em>on pouvait s’entendre avec la Russie</em> ». A la différence du plus gros des élites américaines, il annonça chercher une coopération avec la Russie sur les sujets mondiaux, accepta une partie de la responsabilité pour l’état dégradé des relations des deux pays et reconnut « <em>le droit de tous les pays à faire passer leurs intérêts en premier</em> ».</p>
<p>Cela fit miroiter un possible tournant majeur des relations américano-russes – fin du mouvement d’encerclement, restriction de la rhétorique hostile, retrait des sanctions économiques et sérieux efforts pour travailler avec la Russie sur des sujets aussi épineux que la Syrie et l’Ukraine. Tout cela fut en grande partie suspendu avec le récit d’une ingérence russe dans l’élection américaine et de vagues allégations de « <em>collusion </em>» avec la Russie pendant la campagne au profit des ambitions présidentielles de Trump.</p>
<p>Il ne semble guère probable que les enquêteurs découvrent quelque preuve de collusion au sens criminel du terme. Mais peu importe maintenant du point de vue des relations américano-russes, parce que ces mises en accusation <em>(NdT : celles des 13 Russes)</em> vont cimenter le sentiment anti-russe des Américains pour l’avenir prévisible. Aucune ouverture du genre qu’envisageait Trump ne sera envisageable pour aucun président avant longtemps. Le fait que tous les pays font cela, ou que l’Amérique en particulier l’a fait, ou que l’encerclement agressif de l’Occident a contribué aux actions russes, tout cela n’aura pas d’importance. L’hostilité américano-russe est fixée. Sur quoi elle débouchera, c’est impossible à prévoir, mais cela ne saurait être du bien. Et ce pourrait être tragique. <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#N7">(7)</a></p>
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<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#" name="N1">1</a> – Il y a quelques doutes sur l’auteur de ce mot, attribué parfois à Fouché ou à Boulay de la Meurthe</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#" name="N2">2</a> – Steven Hall précisait encore «<em> Si vous demandez à un officier de renseignement si les Russes ont enfreint les règles ou fait quelque chose de bizarre, la réponse est non, pas du tout</em> ». Il faut reconnaître à ce professionnel une honnêteté rafraîchissante.</p>
<p>Peut-être plus discutable en revanche lorsqu’il continue en affirmant que mettre sur le même plan les ingérences russes et américaines « <em>c’est comme dire que les flics et les méchants sont identiques parce qu’ils ont tous des armes – la motivation, ça compte </em>». Cette comparaison est basée sur le présupposé <a href="https://en.wikiquote.org/wiki/American_benevolence#A" hreflang="en">résumé par Madeleine Albright</a> alors secrétaire d’Etat américain en 1993 « <em>Les Etats-Unis sont bons</em> » Idée que nul n’est obligé de prendre au pied de la lettre, à rappeler une autre saillie de la même comme quoi <a href="https://www.youtube.com/watch?v=omnskeu-puE" hreflang="en">la mort d’un demi-million d’enfants irakiens</a> du fait de l’embargo onusien forcé par les Etats-Unis « <em>ça valait le coup</em> » </p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#" name="N3">3</a> – « <em>Pire qu’un crime, une faute</em> » – ce jugement s’applique en effet au moins autant à la politique américaine constante dans ce domaine qu’aux tentatives russes lors des dernières élections américaines</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#" name="N4">4</a> – George Kennan est souvent considéré comme le diplomate qui <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/George_F._Kennan#Le_long_t%C3%A9l%C3%A9gramme" hreflang="fr">conçut en 1946 la politique américaine lors de la Guerre froide</a>. Disparu centenaire en 2005, il a eu le temps vers la fin de sa vie d’exprimer son désespoir devant la politique des Etats-Unis après la fin de la guerre froide. C’est en 1998 qu’<a href="http://www.nytimes.com/1998/05/02/opinion/foreign-affairs-now-a-word-from-x.html" hreflang="en">il commentait ainsi l’approbation par le Sénat américain de l’expansion de l’OTAN</a></p>
<blockquote><p>Je pense que c’est le début d’une nouvelle guerre froide. Je pense que les Russes réagiront de plus en plus négativement et cela affectera leurs politiques. Je pense que c’est une tragique erreur. Rien de tout cela n’était nécessaire. </p>
<p>(…) Ne comprennent-ils donc pas ? Pendant la guerre froide, nos différents étaient avec le régime communiste soviétique. Et maintenant nous tournons le dos aux gens même qui ont monté la plus grande révolution pacifique de l’histoire afin de faire disparaître ce régime soviétique.</p>
<p>(…) C’était ma vie tout cela, et je souffre de voir tout gâché vers la fin »</p>
</blockquote>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#" name="N5">5</a> – Par Napoléon Bonaparte, Guillaume II et Adolf Hitler</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#" name="N6">6</a> – Cette affirmation si appuyée ne peut que surprendre. Après tout, dans les années 1990 la décennie la plus sombre de la période post-soviétique, les médias américains ont pu aller jusqu’à vanter les efforts faits par des « conseillers » américains pour aider le politicien russe le plus favorable aux intérêts américains à gagner une élection. Il s’agissait de Boris Eltsine, réélu en 1996, et pas nécessairement pour ses qualités démocratiques, s’agissant d’un président qui trois ans plus tôt avait <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_constitutionnelle_russe" hreflang="fr">fait donné les chars contre le Parlement</a> qui lui était insuffisamment soumis… Mesuré à cette aune, pourquoi donc le « coup de main » russe, d’ailleurs un facteur de second voire de troisième ordre dans la victoire de Trump, devrait-il être si impardonnable ?</p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Yanks_to_the_rescue_m.jpg" alt="Yanks_to_the_rescue.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>« Les Yankees à la rescousse »</em></p>
<p align="center"><em>Magazine américain de référence, vantant l’ingérence américaine dans l’élection présidentielle russe de 1996</em></p>
<p>Mais l’argument de l’auteur est différent. La question n’est pas celle de la justice, mais des <em>conséquences </em>des actes - ce qui doit intéresser au premier chef, en particulier les hommes d’Etat. Et il est nécessaire de tenir compte du fait que les élites dirigeantes américaines sont pour la plupart <ins>largement incapables de concevoir une réciprocité réelle s’agissant de relations avec l’étranger</ins>. L’article ici traduit démontre de manière éclatante que certains Américains en sont tout à fait capables à titre personnel, certes. Mais la classe politico-médiatique américaine en est collectivement incapable à un point presque comique - que l’on se rapporte encore à cet <a href="https://www.youtube.com/watch?v=SpWai3kZ-gM&t=277" hreflang="en">entretien récent d’un ancien directeur de la CIA</a>, le maître espion après cinq minutes passées à discourir sur l’infamie russe affirmant tout uniment que sans doute les Etats-Unis se sont ingérés dans les élections d’autres pays mais <em>« c’était pour le bien du Système »</em>, que s’ils continuent à le faire aujourd’hui <em>« c’est toujours pour la bonne cause »</em>... et tous de rire grassement.</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#" name="N7">7</a> - <a href="https://www.youtube.com/watch?v=1h94bBaME-w" hreflang="en">Selon le parlementaire démocrate américain Jerry Nadler</a>, le trolling russe pro-Trump, pro-Sanders et pro-Stein – donc anti-Clinton – en 2016 est <em>« l’équivalent de Pearl Harbor »</em>, l’attaque surprise du 7 décembre 1941 qui jeta les Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale et déboucha en définitive sur l’utilisation de l’arme atomique à Hiroshima.</p>
<blockquote><p>Nadler - Nous avons été attaqués (...) C’est une attaque très grave contre les Etats-Unis par une puissance étrangère hostile (...) Imaginez si Roosevelt avait nié que les Japonais avaient attaqué à Pearl Harbor et n’avait pas réagi ! C’est l’équivalent.</p>
<p>Journaliste - Non c’est different, ils n’ont tué personne.</p>
<p>Nadler - Ils n’ont tué personne, mais ils détruisent notre pays, notre processus démocratique (...) La gravité est très largement sur le même plan.</p>
</blockquote>
<p>Histrionisme intéressé ? Oui, sans doute. Mais réalité politique aussi. Est-il possible que la comparaison de Nadler, aussi absurde soit-elle, en vienne à force à devenir un sentiment largement partagé, probablement pas dans le peuple américain, mais au moins dans ses élites politico-médiatiques ?</p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2018/02/20/Ing%C3%A9rence-russe-dans-l%E2%80%99%C3%A9lection-am%C3%A9ricaine-%E2%80%93-Pire-qu%E2%80%99un-crime%2C-une-faute#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/98Administration Trump - la désunion et les bricolagesurn:md5:19125277edcbc37cde0a0c5d6b3c00f6Thursday 17 August 2017Thursday 17 August 2017Alexis TouletBilletsActualitéChineCorée du NordCrise économique et financièreCrises politiques et internationalesEtats-UnisSteve BannonTrump<p><em>Un document inattendu et un aperçu intéressant des luttes d’influence internes, de la désunion et pour tout dire du bricolage dans le plus proche entourage de Donald Trump.</em></p>
<p><em>Ou quand le stratège de Trump, ancien président de Breitbart News et homme d’influence très fortement marqué à droite Steve Bannon téléphone à l’éditeur d’un journal de gauche pour expliquer ses luttes contre ses adversaires politiques dans l’entourage du président américain, dans l’espoir apparent de s’en faire un allié (?!) et sans se préoccuper apparemment le moins du monde qu’il le mette bien évidemment sur la place publique.</em></p>
<p><em>Naïveté - difficile à imaginer de la part d’un homme de médias comme Bannon, reflet de bricolages d’un conseiller mis en accusation suite au meurtre de Charlottesville, volonté de faire pression sur Trump ou billard politique à douze bandes ?</em></p> <p>Robert Kuttner a reçu un coup de téléphone peu ordinaire l’après-midi du 15 août. Co-éditeur de <a href="http://prospect.org/" hreflang="en">Prospect</a>, revue américaine de gauche s’intéressant en priorité aux politiques publiques, il ne s’attendait probablement pas à ce que <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Stephen_Bannon" hreflang="fr">Steve Bannon</a>, le conseiller politique du président Trump, demande à avoir cette longue conversation, qu’il a bien sûr retranscrit dans un article sur le site du magazine, Bannon n’ayant à aucun moment demandé à ce que leur entretien reste "<em>off the record</em>", c’est-à-dire privé.</p>
<p>Kuttner ne semble pas en être tout à fait revenu, et se perd en conjectures sur les motivations du conseiller présidentiel, mis en difficulté suite au meurtre d’une manifestante par un néo-nazi à Charlottesville le 12 août. Voici une traduction de son <a href="http://prospect.org/article/steve-bannon-unrepentant" hreflang="en">compte-rendu de la conversation</a> :</p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Bannon_au_telephone_m.jpg" alt="Bannon_au_telephone.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>Steve Bannon au téléphone</em></p>
<h4>L’impénitent Steve Bannon</h4>
<p><em>Le stratège de Trump, mis en difficulté, prend l’initiative de me téléphoner pour discuter de la Chine, la Corée, et de ses ennemis à l’intérieur de l’administration.</em></p>
<p>Vous pourriez imaginer vu les récentes nouvelles que Steve Bannon est le dos au mur donc se comporte prudemment. Après les événements de Charlottesville, beaucoup le mettent en cause pour l’indulgence constante de son patron envers les suprématistes blancs. Les alliés du conseiller à la sécurité nationale H.R. Mac Master tiennent Bannon pour responsable d’une campagne contre lui de Breitbart News, que Bannon a autrefois dirigé. La défense de Bannon par Trump à sa conférence de presse de mardi était tiède.</p>
<p>Mais Bannon était d’excellente humeur quand il m’a téléphoné mardi après-midi pour discuter la politique de la ligne dure contre la Chine, et il n’a pas mâché ses mots pour décrire ses efforts pour neutraliser ses rivaux aux Ministères de la Défense, des Affaires Etrangères et du Trésor public. "<em>Ils se font dessus</em>" disait-il, avant de détailler comment il évincerait certains de ses opposants aux Affaires Etrangères et à la Défense.</p>
<p>Il va sans dire que j’étais un peu étonné de recevoir un courriel de l’assistant de Bannon mardi midi, au moment même où se déchaînait une nouvelle fois l’enfer au sujet de Charlottesville, disant que Bannon voulait me rencontrer. Je venais de <a href="http://prospect.org/article/us-vs-north-korea-winner-china" hreflang="en">publier un article</a> sur la manière dont la Chine profitait de la dispute nucléaire Etats-Unis - Corée du Nord, avec quelques mots doux pour son patron.</p>
<p>"<em>Trump a trouvé son égal en Kim. Le risque que deux idiots arrogants en arrivent à un échange nucléaire est plus grave qu’à aucun moment depuis octobre 1962</em>". Peut-être Bannon voulait-il me crier dessus ?</p>
<p>J’ai dit à son assistant que j’étais en vacances, mais que je serais heureux de parler au téléphone. Bannon appela de suite.</p>
<p>Bien loin de me passer un savon pour avoir comparé Trump à Kim, il commença: </p>
<blockquote><p>"<em>C’est un grand honneur de finalement vous mettre la main dessus. J’ai suivi vos écrits depuis des années et je crois que vous et moi pensons la même chose au sujet de la Chine. Vous l’avez très bien dit</em>".</p>
<p>"<em>Nous sommes en guerre économique contre la Chine. C’est dans toute leur littérature. Ils ne se privent pas de dire ce qu’ils font. L’un de nous sera un hégémon dans 25 à 30 ans, et les choses continuent comme maintenant ce sera eux. La Corée, c’est juste eux qui nous font danser. C’est une distraction</em>"</p>
</blockquote>
<p>Bannon dit qu’il pourrait accepter un accord où la Chine s’arrange pour que la Corée du Nord gèle son armement nucléaire avec des inspections tandis que les Etats-Unis retirent leurs troupes de la péninsule, mais qu’un tel accord semble improbable. Etant donné qu’il n’y a guère de chance que la Chine aille plus loin sur le sujet, et que la logique de la dissuasion est en elle-même une source de modération, Bannon ne voit aucune raison de se priver de sanctions commerciales dures contre la Chine.</p>
<p>A l’encontre de Trump menaçant "feu et colère", Bannon affirme :</p>
<blockquote><p><em>"Il n’y a aucune solution militaire [aux menaces nucléaires de la Corée du Nord], vous pouvez l’oublier. A moins que quelqu’un résolve ce terme de l’équation qui me montre que dix millions de personnes à Séoul meurent dans les 30 premières minutes par armes conventionnelles, je ne sais pas de quoi vous parlez, il n’y a pas de solution militaire, ils nous tiennent</em>".</p>
</blockquote>
<p>Bannon poursuivit par une description de sa bataille au sein de l’administration pour une ligne plus dure contre le commerce chinois, et afin de ne pas tomber dans un piège consistant à penser que les plaintes au sujet du comportement commercial de la Chine devraient passer au second plan dans l’espoir que la Chine jouant les honnêtes courtiers aiderait à modérer Kim.</p>
<blockquote><p>"<em>Pour moi, la guerre économique contre la Chine est tout. Et nous devons nous concentrer là-dessus comme des maniaques. Si nous continuons à perdre, nous sommes à cinq ans, je dirais au maximum dix ans, de passer un point d’inflexion dont nous ne nous relèverons jamais</em>".</p>
</blockquote>
<p>Le plan d’attaque de Bannon inclut : une plainte basée sur la Section 301 du Trade Act de 1974 contre la coercition chinoise au transfert de technologie exercée sur les entreprises américaines faisant des affaires là-bas, et d’autres plaintes contre le dumping en matière d’acier et d’aluminium.</p>
<blockquote><p><em>"Nous allons mener la vie dure à ces gars. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’ils sont en guerre économique, et ils nous écrasent"</em></p>
</blockquote>
<p>Mais qu’en est-il de ses adversaires internes, aux Affaires Etrangères et à la Défense, qui pensent que les E.U. peuvent s’assurer l’aide de Pékin dans l’affrontement avec la Corée du Nord, et au Trésor public et au conseil économique qui ne veulent pas toucher au système du commerce ?</p>
<p>"<em>Oh, ils se font dessus</em>", et d’expliquer que la plainte Section 301, suspendue quand commença la guerre de menaces avec la Corée du Nord, n’a été mise de côté que temporairement, et sera réactivée dans trois semaines. Quant aux autres ministères, Bannon a de grands projets pour marginaliser leur influence.</p>
<blockquote><p><em>"Je change les gens à la Défense en Asie orientale, j’y mets des faucons. Je fais virer Susan Thornton [chef intérimaire des Affaires est-asiatiques et pacifiques] aux Affaires étrangères.”</em></p>
</blockquote>
<p>Mais Bannon peut-il vraiment gagner cette lutte interne ?</p>
<blockquote><p><em>"Je la gagne tous les jours. Et nous continuons à nous battre. Il y Gary Cohn du Trésor et Goldman Sachs qui font du lobbying"
<a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#R1">(1)</a></em></p>
<p><em>"Il faut qu’on y arrive. La position par défaut du président c’est celle-là, mais c’est l’administration qui est prise de folie. Comprenez-moi bien. Je veux dire tous les jours".</em></p>
</blockquote>
<p>Bannon expliquait que sa stratégie est de se battre contre les colombes de la politique commerciale en interne, tout en construisant à l’extérieur une coalition de faucons en matière commerciale, qu’ils soient de gauche ou de droite. D’où son coup de fil.</p>
<p>Il y a deux ou trois choses stupéfiantes à ce principe d’action. Premièrement, sachant que la plupart des opposants à la stratégie commerciale de Bannon contre la Chine sont d’autres responsables de l’administration Trump, il n’est pas clair comment en appeler à la gauche l’aide. Cela donnerait plutôt à ses adversaires des arguments pour le taxer de manque de fiabilité et de déloyauté.</p>
<p>Plus étonnant, le fait que Bannon téléphone à l’éditeur d’une revue progressiste - dont les deux premières couvertures après l’élection de Trump étaient "Résister à Trump" et "Contenir Trump" - et s’imagine qu’une possible convergence de vues sur le commerce avec la Chine pourrait compenser le fossé politique et moral au sujet du nationalisme blanc.</p>
<p>Jamais la question n’a été posée si la conversation était privée ou non. Cela aussi est ahurissant, car Steve Bannon n’est pas exactement un agneau sans défense quand il s’agit des relations avec la presse. C’est sans doute la personne qui maîtrise le mieux les médias en Amérique.</p>
<p>J’ai interrogé Bannon sur le rapport entre son programme de nationalisme économique et l’affreux nationalisme blanc incarné par la violence raciste à Charlottesville et la réticence de Trump à la condamner. Après tout, Bannon était l’architecte de la stratégie consistant à utiliser Breitbart pour chauffer le nationalisme blanc, puis à s’appuyer sur l’extrême-droite comme base pour Trump. <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#R2">(2)</a></p>
<p>Il a rejeté l’extrême-droite comme hors de propos et esquiva son propre rôle de la cultiver :</p>
<blockquote><p><em>"L’ethno-nationalisme, ce sont des perdants. C’est une frange. Je pense que les médias jouent trop dessus, et nous devons l’écraser, euh l’écraser davantage".</em></p>
<p><em>"Ces types, c’est une collection de clowns"</em></p>
</blockquote>
<p>De sa bouche, à l’oreille de Trump.</p>
<blockquote><p><em>"Les Démocrates, plus longtemps ils font de la politique d’identités, mieux je les coince. Je veux qu’ils parlent de racisme tous les jours. Si la gauche se concentre sur race et identité, et nous sur le nationalisme économique, nous pourrons écraser les Démocrates".</em></p>
</blockquote>
<p>Je n’avais jamais parlé avec Bannon avant. J’ai retiré de la conversation l’impression d’un homme à la fois futé et déchaîné. L’eau monte autour de lui, mais il continue ses combats internes, et tente de se faire d’improbables alliés extérieurs pour promouvoir sa stratégie chinoise. Ses ennemis en feront ce qu’ils en feront.</p>
<p>Soit les nouvelles de menaces sur la position de Bannon sont grossièrement exagérée par ses rivaux, soit il a décidé de ne pas changer sa routine et de tomber en combattant. Vu l’impulsivité de Trump, ni Bannon ni Trump ne savent vraiment d’un jour au suivant si Bannon restera ou partira. Il a survécu à d’autres menaces. Alors au diable les torpilles.</p>
<p>La conversation s’est terminée par une invitation de Bannon à la Maison Blanche après la Fête du Travail <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#R3">(3)</a> pour continuer la discussion sur la Chine et le commerce.</p>
<p>On verra s’il y est encore.</p>
<br />
<br />
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#" name="R1">1</a> - Goldman Sachs, faire du lobbying dans le sens du nationalisme économique, au risque de troubler les règles du libre-échange international ? Il est permis de penser que Steve Bannon s’illusionne quelque peu.</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#" name="R2">2</a> - Difficile d’imaginer avec Robert Kuttner que la base électorale de Trump serait constituée principalement de nationalistes racistes. Le président américain conserve depuis trois mois un soutien globalement stable à 40% de la population américaine, contre 55% d’opposants, comme le montre <a href="https://www.realclearpolitics.com/epolls/other/trump_favorableunfavorable-5493.html" hreflang="en">cet agrégateur de sondages</a>. Il n’est fort heureusement pas vrai que 40% de la population américaine serait constituée de racistes, sinon le rassemblement des néo-nazis et autres <em>klansmen</em> à Charlottesville aurait réuni des millions de personnes, plutôt que quelques centaines.</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#" name="R3">3</a> - Aux Etats-Unis, le 4 septembre.</p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/17/Administration-Trump-la-d%C3%A9sunion-et-les-bricolages#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/79La Corée du Nord veut tirer quatre missiles près de Guam - Un pari risquéurn:md5:f4eeb422554eb96fdfe4adc81e95895dFriday 11 August 2017Friday 11 August 2017Alexis TouletBilletsCorée du NordCrises politiques et internationalesEtats-UnisGéopolitiqueKim Jong UnRelations internationalesTrump<p><em>L’escalade verbale entre Donald Trump et Kim Jong Un vient d’aboutir à un nouveau palier. La Corée du Nord <a href="https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/030488898161-la-coree-du-nord-prete-a-tirer-quatre-missiles-vers-guam-dici-a-la-mi-aout-2107370.php" hreflang="fr">a annoncé le 10 août</a> préparer à partir de la mi-août un essai de missiles particulièrement provocant, avec le tir de quatre missiles balistiques à portée intermédiaire Hwasong-12 juste à côté de l’île américaine de Guam dans le Pacifique ouest.</em></p>
<p><em>Décision surprenante et pari risqué, car c’est le système de défense antimissile américain qui est visé, et les paramètres choisis par Pyongyang pour cet essai lui sont défavorables. Le défi est en tout cas éclatant - tout se passe comme si Kim Jong Un voulait forcer l’Amérique à utiliser sa défense antibalistique, et était persuadé de la mettre en échec. Donald Trump pourra-t-il éviter de relever ce défi ?</em></p> <h4>Pourquoi l’on parle de guerre</h4>
<p>Suite aux essais de missiles intercontinentaux réalisés par la Corée du Nord cette année, en particulier l’essai le 4 juillet d’un missile Hwasong-14 capable de lancer une charge de 500 à 600 kg suffisante pour une ogive nucléaire <a href="http://www.38north.org/2017/07/jschilling071017/" hreflang="en">à une portée de 8 000 à 10 000 km</a> - mettant donc sous le feu au minimum les Etats américains de l’Alaska et de Hawaï ainsi que la ville de Seattle, au maximum toute la moitié ouest du pays y compris la métropole de Los Angeles - le président américain a réitéré sa politique <a href="https://twitter.com/realDonaldTrump/status/816057920223846400" hreflang="en">fortement exprimée</a> en début d’année : la Corée du Nord parvenant à mettre au point une arme nucléaire capable d’atteindre les Etats-unis "<em>Ça n’arrivera pas !</em>".</p>
<p>Le jeu des pressions, notamment l’alourdissement des sanctions économiques, s’avérant insuffisant pour convaincre Pyongyang de renoncer à étendre sa dissuasion nucléaire au territoire américain, Donald Trump est passé aux menaces ouvertes, annonçant "<a href="https://twitter.com/foxandfriends/status/895223145367355392" hreflang="en"><em>feu et colère</em></a>" ainsi que "<em>une puissance que franchement le monde n’a jamais vu jusqu’ici</em>" si le dictateur nord-coréen ne faisait que continuer ses menaces.</p>
<p>En réalité, il serait très délicat pour les Etats-Unis de prendre l’initiative d’une attaque sur la Corée du Nord, car elle dispose de toute une échelle de ripostes possibles :</p>
<ul><li>depuis des attaques voire un barrage d’artillerie <a href="http://www.huffingtonpost.com/entry/north-korea-artillery_us_58f631a4e4b0b9e9848eb990" hreflang="en">qui s’avérerait extrêmement destructeur</a> sur Séoul la métropole sud-coréenne, laquelle est toute proche de la frontière, ou</li>
<li>des attaques au missile à ogive classique sur les bases américaines en Corée du Sud ou au Japon</li>
<li>jusqu’à l’utilisation de l’arsenal <a href="http://www.nti.org/learn/countries/north-korea/chemical/" hreflang="en">massif</a> d’armes chimiques, estimé entre 2 500 et 5 000 tonnes, y compris l’agent militaire le plus dangereux le VX, lequel fut utilisé lors de l’assassinat par Kim Jong Un de son frère</li>
<li>de l’arsenal <a href="http://www.nti.org/learn/countries/north-korea/biological/" hreflang="en">biologique</a>, qui pourrait se prêter à des attaques de type terroriste, même sur le territoire américain</li>
<li>et maintenant nucléaire monté sur missile balistique, Pyongyang disposant suivant les évaluations de <a href="https://www.independent.co.uk/news/world/14995-nukes-all-the-nations-armed-with-nuclear-weapons-and-how-many-they-have-a7884256.html" hreflang="en">20 à 60 armes</a> d’une puissance équivalente à celle qui bombarda Hiroshima</li>
</ul>
<p>La solution la plus raisonnable serait pour Washington d’accepter le fait de la dissuasion nord-coréenne, de même qu’il a accepté en leur temps le fait de la dissuasion soviétique puis russe et le fait de la dissuasion chinoise. Donald Trump cependant, ayant plusieurs fois exprimé l’idée déjà entretenue par Nixon qu’apparaître "fou" ou "incontrôlable" serait utile en cas de crise internationale - car permettant d’obtenir davantage de concessions de l’interlocuteur - a décidé de continuer d’appliquer cette posture. Ou cette tactique, c’est toute la question, et le jeu tel que semble le concevoir le président américain est de créer un <ins>vrai doute</ins> sur le fait qu’il pourrait réellement être "fou". Donald Trump s’estime encore mieux qualifié que le "grand dirigeant" nord-coréen pour <a href="http://www.lefigaro.fr/international/2017/08/10/01003-20170810ARTFIG00170-donald-trump-joue-t-il-au-fou-avec-la-coree-du-nord.php" hreflang="fr">maintenir ce doute</a>.</p>
<h4>Le défi lancé par Kim Jong Un</h4>
<p>La décision annoncée par la Corée du Nord de faire des essais de missile balistique "<em>à 30-40 kilomètres de Guam</em>" est évidemment suprêmement provocatrice. Légale en droit international - les missiles devant retomber hors des eaux territoriales américaines - elle est comparable à un homme armé d’un fusil lançant à un autre "<em>Ne bouge pas... je vais tirer à dix centimètres de ta main</em>". Difficile d’imaginer message plus clair de Pyongyang comme quoi il ne cédera pas aux pressions américaines pour lui faire limiter, sans parler d’abandonner, sa dissuasion nucléaire.</p>
<p>Mais ce qui frappe avant tout, c’est que ce projet de tirs ressemble à s’y méprendre à <strong>une invitation aux Etats-Unis à réaliser un test en vraie grandeur de leurs systèmes antibalistiques</strong>. Non seulement ils pourraient parfaitement le justifier devant leur opinion comme devant les autres pays, arguant par exemple d’un risque que les missiles nord-coréens ne frappent Guam par accident, ou simplement d’un risque pour la navigation. Mais ils se trouvent encore dans <ins>les meilleures conditions techniques pour le faire</ins> : ils connaissent précisément le lieu, ont une idée de la date ou du moins de la période dans laquelle le test aura lieu, le nombre de missiles assaillants n’est pas très élevé, et c’est précisément leur système antibalistique a priori le plus fiable qui est déjà déployé sur place ! (<a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/11/La-Cor%C3%A9e-du-Nord-veut-tirer-quatre-missiles-pr%C3%A8s-de-Guam-Un-pari-risqu%C3%A9#R1">1</a>)</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.THAAD_m.jpg" alt="THAAD.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><div><br />
<p align="center"><em>Le système de défense antimissile américain THAAD - déjà déployé sur l’île de Guam, et déjà testé contre un missile balistique de portée intermédiaire comme le Hwasong-12 nord-coréen</em></p>
<p>Il est pour le moins osé, pour ne pas dire très risqué, pour Kim Jong Un d’avoir lancé un tel défi. Car enfin le THAAD est loin d’être dénué de capacités. En service depuis 2008, il a passé avec succès les <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Terminal_High_Altitude_Area_Defense#Engineering_and_manufacturing" hreflang="en">13 tests d’interception</a> réalisés entre 2005 et 2017 avec la version finale.</p>
<p>Sans doute, sa vitesse maximale de 2,8 km/s est inférieure à la vitesse finale d’un missile balistique tel que le Hwasong-12 qui en se basant sur l’estimation de sa portée doit être de l’ordre de 6 km/s, mais cela n’empêche pas une interception à partir du moment où l’ogive du missile assaillant n’est pas manœuvrante, ce qui n’est presque certainement pas le cas des missiles nord-coréens à ce stade de leur développement.</p>
<p>Sans doute, le THAAD n’a été testé qu’une fois contre un missile de portée intermédiaire le 11 juillet dernier, étant à l’origine prévu pour parer des missiles de portée plus courte. Cependant, <a href="https://www.theatlantic.com/news/archive/2017/07/us-conducts-successful-thaad-missile-test/533310/" hreflang="en">ce test fut un succès</a>.</p>
<blockquote><p>Ce test signe une amélioration du système de défense, qui jusqu’à (ce jour) n’avait intercepté que des missiles de portée plus courte. Quoique la simulation ait été planifiée depuis des mois, elle arrive au moment d’une menace internationale croissante de la part de la Corée du Nord, qui a testé son premier missile intercontinental le 4 juillet.</p>
</blockquote>
<p>Même si cet essai unique laisse la porte ouverte à quelques doutes - il faudrait plusieurs essais, dans une variété de conditions différentes, pour vraiment donner confiance dans la capacité de défense contre l’attaque simultanée de plusieurs balistiques intermédiaires - il reste bon signe s’agissant d’un système qui est par ailleurs déjà au point. Et rien n’empêcherait les batteries de défense de lancer deux intercepteurs sur chaque assaillant, afin de renforcer la probabilité de succès.</p>
<h4>Risque majeur pour la Corée du Nord</h4>
<p>Le risque pour Pyongyang, et il est grand, c’est que les Etats-Unis parviennent à intercepter les quatre missiles. Ce serait pour la dissuasion nord-coréenne <ins>un revers très grave et en fait réellement dangereux</ins>, avec l’impression que la Corée du Nord est en fait impuissante, ses meilleures armes incapables de percer le bouclier antimissile américain.</p>
<p>Même si elle conserverait en tout état de cause sa capacité à frapper Séoul par barrage d’artillerie, tout comme sa capacité à saturer les défenses antimissile américaines et japonaises sous le nombre des missiles à courte portée, Washington pourrait en conclure que ce n’est en tout état de cause pas son territoire qui est sous le feu, du moins pour l’instant, et le calcul cynique et halluciné "<em>mieux vaut les Coréens voire les Japonais aujourd’hui que nous demain</em>" pourrait-il pousser Trump et son entourage à déclencher une guerre pour empêcher Pyongyang de mettre en service le missile intercontinental qu’il a testé le 4 juillet, acceptant les énormes pertes civiles du fait que ce seraient des alliés qui les subiraient plutôt que les Américains eux-mêmes ?</p>
<p>Certes, si Washington ne réussit pas à intercepter plus d’un ou au maximum deux missiles, ou s’il n’essaie même pas, Pyongyang aura donné une démonstration impressionnante et créé l’impression - pour longtemps ? - que la défense antimissile américaine n’est qu’un tigre de papier. Oui... mais à se baser sur les informations en source ouverte, ce n’est pas l’issue qui paraît la plus probable.</p>
<p>Sachant que la dissuasion est avant tout un effet psychologique qui se construit dans la tête de l’adversaire potentiel, il est surprenant que Kim Jong Un accepte de prendre un tel risque. Faut-il imaginer que le jeune dictateur ait un caractère téméraire ?</p>
<p>Il y a de quoi s’interroger : les responsables du programme balistique nord-coréen n’auraient-ils pas "bourré le mou" du jeune dictateur, en lui décrivant un système plus avancé et imparable qu’il ne l’est en réalité ? Si c’est le cas, ce serait très risqué pour les responsables concernés, Kim Jong Un n’ayant pas le profil d’un dirigeant qui pardonne facilement – l’enjeu pour les fautifs serait au minimum le camp de rééducation... Toutefois, ce ne serait pas sans précédent, les dictateurs ayant tendance à créer autour d’eux une bulle d’admirateurs et de sycophantes assurant leur position non seulement en l’assurant de son génie, mais encore en ne lui donnant que les bonnes nouvelles.</p>
<p>Ou bien savent-ils quelque chose sur les performances de leur missile que les autres ne savent pas, et qui resterait confidentiel ?</p>
<h4>Enjeu pour les Etats-Unis - pourront-ils refuser le défi ?</h4>
<p>Ce qui semble clair, c’est que maintenant que le défi a été lancé, aussi publiquement et aussi solennellement que possible, il serait difficile aux Etats-Unis de le refuser, c’est-à-dire de ne pas faire tout leur possible pour intercepter les missiles.</p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Duel_m.jpg" alt="Duel.JPG" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>"Retrouvons-nous sur le pré demain à six heures, Monsieur !"</em></p>
<p>On pourrait imaginer à première vue que les Etats-Unis se contentent de regarder les missiles s’écraser en mer pas loin de chez eux dans les eaux internationales. Seulement voilà, ils ont des alliés à rassurer, un système antimissile qui est directement mis au défi, donc ils n’ont le le choix qu’entre tenter l’interception – et courir le risque semble-t-il assez petit de tout rater et d’être ridicule – et ne pas la tenter – courant ainsi un risque majeur de convaincre le monde entier qu’ils n’ont pas eux-mêmes confiance dans les performances de la défense antimissile dont ils font tant de cas, et qu’ils proposent si bruyamment à leurs alliés dans la région (Corée du Sud, Japon) comme dans le reste du monde. Ce n’est vraiment pas le message que Washington souhaite envoyer.</p>
<p>D’autre part, le président américain a pour le moins l’orgueil chatouilleux, et il est engagé dans une compétition de provocations verbales avec son homologue nord-coréen. Il lui serait très difficile de refuser de participer à cette sorte d’explication et de duel technologique - missile contre missile, pas de vie humaine en jeu - que tente de lui imposer Kim Jong Un, alors même qu’il vante si volontiers la puissance américaine et la qualité de ses armes. Il semble très probable qu’il choisira d’utiliser les THAAD... sauf si ses généraux lui expliquaient qu’en fait ils seraient dépassés, mais rien dans les informations en source ouverte ne permet de le penser.</p>
<p>Il est surprenant que Kim Jong Un lance un tel défi avec son programme de missiles là où il en est. Mais le vin est maintenant tiré, il faut le boire. Pour la Corée du Nord, comme pour les Etats-Unis.</p>
<p><ins>Ce sera le tout premier test en vraie grandeur du résultat de plus de trente ans de R&D américaine en défense antibalistique !</ins></p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Challenge_Accepted_m.jpg" alt="Challenge_Accepted.gif" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>La réaction américaine est pratiquement obligée...</em></p>
<br />
<br />
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/11/La-Cor%C3%A9e-du-Nord-veut-tirer-quatre-missiles-pr%C3%A8s-de-Guam-Un-pari-risqu%C3%A9#" name="R1">1</a> - L’interception d’un missile balistique est pensable lors de ses trois phases de vol :</p>
<ul><li>Agir lors de la phase ascensionnelle pose beaucoup de problèmes intrinsèques - le temps de réaction, la possibilité même de rallier à temps l’endroit adéquat - il y a lieu de douter que les Etats-Unis en aient vraiment la capacité</li>
<li>Le seul système capable de tenter une interception à mi-course est le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ground-Based_Interceptor" hreflang="fr">GBI</a>, lequel est basé en Alaska et en Californie, ce qui ne convient évidemment pas au cas d’un missile visant Guam depuis la Corée du Nord</li>
<li>Mais quant à l’interception en phase terminale - lorsque le missile se rapproche de sa cible depuis l’espace - les Etats-Unis disposent de deux systèmes supposés en être capables : le SM-3 basé sur croiseur Aegis et surtout le THAAD.</li>
</ul>
Or la base militaire de Guam <a href="http://www.guampdn.com/story/news/2016/11/05/generals-tour-guam-thaad/93278740/" hreflang="en">a déjà son propre système THAAD</a><br />
<blockquote><p><em>"Its components include what the Army calls the "world’s most-advanced mobile radar," three truck-mounted launchers for the ballistic missile interceptors, a cooling and fire control system, as well as a 1.3-megawatt power generator."</em></p>
</blockquote>
<p>Trois lanceurs, cela représente un total de 24 missiles, ce qui est bien assez pour lancer 2 intercepteurs sur chacun des quatre Hwasong-12 nord-coréens, afin de maximiser la probabilité d’interception.</p>
</div>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/08/11/La-Cor%C3%A9e-du-Nord-veut-tirer-quatre-missiles-pr%C3%A8s-de-Guam-Un-pari-risqu%C3%A9#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/77Washington hors de l'accord de Paris sur le climat - les raisons de Donald Trumpurn:md5:f8d87154df4794118e514b8a58f98ff5Friday 2 June 2017Friday 2 June 2017Alexis TouletBilletsClimatCrise environnementaleCrise économique et financièreCrises politiques et internationalesCroissanceEnergieEtats-UnisTrump<p><em>Le 1er juin 2017, après quatre mois au pouvoir, le président américain Donald Trump annonçait solennellement sa décision de respecter sa promesse de campagne et de sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat de 2015.</em></p>
<p><em>Pourquoi ? Analyser les raisons et arguments de Trump est nécessaire quoi qu’il en soit, c’est de plus fort instructif.</em></p> <p>Quoi qu’on en pense, et y compris si c’est pour le vomir ensuite, il est nécessaire d’analyser <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Q9gf5viOEDg" hreflang="en">le discours de Trump</a>. Même si le personnage a bien évidemment ses ridicules, il n’est certainement pas le seul à vouloir la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris, c’est une position qu’il ne fait que représenter, et qui n’est pas soutenue que par des incultes ou des gens qu’on puisse se contenter de tourner en dérision. Sans compter que se moquer ou se scandaliser n’a jamais fait avancer aucun schmilblick.</p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Trump_Molotov_m.jpg" alt="Trump_Molotov.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>Trump un simple vandale ?</em></p>
<p align="center"><em>Ce n’est pas de plaisir de destruction qu’il s’agit</em></p>
<h4>Quelles sont les justifications avancées pour cette décision ?</h4>
<p>La détermination de Donald Trump à appliquer cette promesse de campagne de sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat a de quoi surprendre, au vu des contraintes à première vue assez réduites qu’il fait concrètement peser.</p>
<p>S’il a été possible de convaincre pratiquement tous les pays au monde de se joindre à cet accord, c’est avant tout parce qu’il n’est pas contraignant. Il permet à chaque pays de définir ses propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et <a href="https://www.vox.com/energy-and-environment/2017/5/7/15554286/paris-climate-accord-exit-bannon" hreflang="en">ne prévoit aucun moyen de les faire respecter</a>. <em>(lien en anglais)</em></p>
<blockquote><p>L’accord de Paris s’appuie sur le pouvoir de la transparence et de la pression exercée par les pairs. Il n’exige des pays participants que de dire ce qu’ils comptent faire et de rendre compte de ce qu’ils ont faits. En un mot, il est basé sur le volontariat.</p>
<p>Ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pas important. Les engagements publics sont un moteur puissant. Ils peuvent stimuler et organiser la politique intérieure. L’échec à les honorer endommage la réputation. Mais ils n’ont pas force légale par eux-mêmes.</p>
</blockquote><p>Alors, pourquoi cette sortie dont le coût politique y compris aux Etats-Unis mêmes risque d’être élevé ?</p>
<p>Une fois mis de côté les - nombreux - effets de rhétorique, il ressort du discours du président américain <ins>deux arguments forts</ins> :</p>
<p>1. L’accord de Paris est dénoncé comme injuste parce que les efforts ne sont pas également répartis entre tous les pays, les émergents bénéficient de délais importants avant de commencer à réduire leurs émissions, 2030 pour la Chine et l’Inde, tandis que les plus pauvres bénéficient de 100 milliards d’aide à rassembler par les plus développés.</p>
<p>Il s’agit ici d’<strong>une remise en question des concessions obtenues par les pays en voie de développement</strong> comme quoi les pays développés, ayant plus contribué au réchauffement jusqu’ici, doivent faire davantage d’efforts pour compenser - ils partent en quelque sorte en position débitrice - ce qui tient compte aussi de leurs émissions de carbone plus élevées par habitant, même si inférieures par unité de valeur produite.</p>
<p>Non dit le gouvernement américain : <ins>le passé est le passé on ne va pas le prendre en compte, et ce sont les émissions actuelles qui doivent servir de référence</ins>, sans que les émergents bénéficient d’un délai supplémentaire pour continuer à augmenter leurs émissions, ni tenir compte des émissions par habitant, lesquelles sont évidemment fortement corrélées avec la prospérité par habitant. </p>
<p>2. Les Etats-Unis sont décrits comme possédant des ressources naturelles immenses, jusqu’à il y a peu encore largement inconnues ou du moins inexploitables - gaz et pétrole de schiste accessibles par fracturation hydraulique notamment - et respecter l’accord de Paris obligerait à ne pas les utiliser, si bien que l’Amérique serait moins prospère, aurait moins d’emplois et moins de croissance.</p>
<p>Il y a ici <strong>refus clair et net de laisser dans le sol une partie des ressources en énergie fossile qui pourraient en être exploitables</strong>. Ce refus tient pour nul et non avenu les <a href="http://www.nature.com/nature/journal/v517/n7533/full/nature14016.html" hreflang="en">résultats de recherche concordants</a> comme quoi pour maintenir le réchauffement dans des limites moins dangereuses, il faudrait laisser dans le sol une partie considérable des ressources en pétrole, en gaz, et encore plus en charbon qui s’y trouvent.</p>
<p>Non dit le gouvernement américain : <ins>puisque l’énergie fossile est nécessaire à la prospérité, laquelle est nécessaire à l’emploi, les intérêts des Etats-Unis commandent d’en utiliser tout ce qu’on peut</ins>.</p>
<h4>Le fond de l’argumentation de Trump</h4>
<p>Le président américain a déclaré, c’est sans doute là le fond de son argumentation, qu’il a été élu pour représenter les intérêts des citoyens de <em>"Pittsburgh, pas Paris"</em></p>
<blockquote><p>I was elected to represent the citizens of Pittsburgh, not Paris</p>
</blockquote>
<p>C’est pour cela que l’argument de justice - pays développés plus pollueurs dans le passé, pays en développement qui ont besoin de se développer encore - est refusé. Car l’argument de justice dans ce cas précis joue contre les intérêts des Etats-Unis, et <ins>Trump estime avoir été élu pour défendre les Américains, et non la justice</ins>.</p>
<p>C’est pour cela que laisser inutilisées des ressources fossiles américaines est inacceptable. Car ce serait limiter la croissance du pays, donc la prospérité de ses citoyens, et <ins>Trump estime avoir été élu pour défendre la prospérité des Américains, et non l’environnement</ins>.</p>
<p>L’argumentation est chauvine - une position "<em>my country, right or wrong</em>", mon pays qu’il ait raison ou tort, en l’occurrence que défendre ses intérêts soit ou non au détriment d’un intérêt général humain plus large - et elle est à courte vue - prospérité plus grande pour quelques années supplémentaires peut-être, mais problèmes plus graves pour les enfants ou les petits-enfants.</p>
<p>Elle n’est pas fausse. Encore moins ridicule ou absurde. C’est différent : <strong>elle est mauvaise sur le plan moral</strong>, dans la mesure exacte où défendre un intérêt national au détriment de celui de l’ensemble de l’humanité, tout comme favoriser le court terme de la prospérité au détriment des intérêts de long terme notamment ceux des jeunes générations, sont des actes immoraux.</p>
<p>Comme il serait pratique qu’elle soit fausse, encore mieux qu’elle soit ridicule ! Alors il serait plus facile de la vaincre.</p>
<p>Mais non. Il est effectivement exact que laisser beaucoup de fossiles dans le sol, c’est de la croissance en moins - assez rapidement, il sera plus exact de dire de la décroissance en plus - les perspectives des énergies renouvelables sont fortement exagérées et les formules comme "croissance verte" sont largement illusoires voire de pieux mensonges.<a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/06/02/Washington-hors-de-l-accord-de-Paris-sur-le-climat-les-raisons-de-Donald-Trump#N1">(1)</a> Il est effectivement exact que la répartition des limitations d’émissions de carbone entre les différents pays est un jeu à somme nulle, le gain de tel pays est la perte de tel autre, tandis que le président américain est en charge de défendre les intérêts des Américains, pas ceux des autres peuples ni ceux d’une justice abstraite.</p>
<h4>Qu’est-ce que cela signifie pour la lutte contre le réchauffement climatique ?</h4>
<p>Ce qui se passe n’est pas simplement la foucade d’un personnage public trop facile à ridiculiser, ni la promesse d’un démagogue. C’est beaucoup plus important. Ce qui se passe est la chose suivante : <strong>en ce qui concerne le réchauffement climatique, nous sommes en train d’entrer dans le dur</strong>.</p>
<p>C’est-à-dire que pour la première fois un dirigeant a cessé de faire semblant de croire qu’une "nouvelle croissance" écologique pourrait remplacer l’ancienne, en même temps qu’il a refusé d’accepter qu’on limite la croissance d’aujourd’hui pour les intérêts des gens de demain ou que des pays plus riches comme le sien fassent des efforts plus grands que les plus pauvres.</p>
<p>C’est la première fois. <ins>Rien ne permet de penser que ce sera la dernière</ins>.<a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/06/02/Washington-hors-de-l-accord-de-Paris-sur-le-climat-les-raisons-de-Donald-Trump#N2">(2)</a></p>
<p>La situation telle qu’elle est, c’est-à-dire la nécessité de limiter la croissance pour tenter de contrôler les dégâts apportés à l’environnement notamment au climat, c’est-à-dire la justice dans un jeu à somme nulle d’accepter que la limitation de prospérité soit plus importante pour les plus prospères que pour les moins prospères... cette situation au fur et à mesure qu’elle sera de plus en plus clarifiée provoquera sans doute d’autres refus, ouverts comme celui de Donald Trump, ou plus discrets, dans tel ou tel autre pays, maintenant ou bien plus tard.</p>
<p>Et limiter contre le réchauffement climatique nécessitera de les surmonter.</p>
<p>Nul ne sait ce qu’a exactement dit <a href="http://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2017/05/24/donald-trump-rencontre-le-pape-francois-au-vatican_5132994_4853715.html" hreflang="fr">le pape François au président Trump</a> le 24 mai dernier. Il n’a pas réussi à le convaincre. C’était lui pourtant qui avait le plus de chance d’y arriver, parce que Trump quoique d’une autre confession que la catholique est chrétien. Et au-delà même du cas particulier de l’accord de Paris, l’argument pour la limitation de la prospérité au bénéfice de l’avenir des plus jeunes et des générations futures tout comme pour des efforts particuliers des plus riches en ce sens est bien chrétien - si vous l’êtes. Ou bien il est humaniste athée, ou musulman, bouddhiste etc. - suivant quelle est la source la plus profonde de votre morale personnelle.</p>
<p><ins>Parce que cet argument est moral et pas autre chose</ins>.</p>
<p><img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Francois_et_Trump_m.jpg" alt="Francois_et_Trump.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /></p>
<p align="center"><em>Convaincre Trump de donner priorité à la justice et au long terme ? </em></p>
<p align="center"><em>Pas cette fois-là en tout cas</em></p>
<br />
<br />
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/06/02/Washington-hors-de-l-accord-de-Paris-sur-le-climat-les-raisons-de-Donald-Trump#" name="N1">(1)</a> - On ne peut sur ce point que donner raison à Trump : pour l’instant et <ins>dans l’état actuel des techniques</ins>, la prospérité est basée sur les énergies fossiles, et on ne sait pas "faire sans". L’illusion est partagée et répandue par beaucoup de dirigeants - ou pour certains d’entre eux peut-être un pieux mensonge - comme quoi on pourrait somme toute assez facilement faire de la "croissance verte". Dans l’état actuel des techniques, ce n’est pas vrai. Cela pourrait peut-être changer - il faudrait faire les plus grands efforts pour que ça change, en pratique des programmes de recherche façon "Manhattan" ou "Apollo" puissance dix ! - mais ce n’est pas encore le cas.</p>
<p><a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/06/02/Washington-hors-de-l-accord-de-Paris-sur-le-climat-les-raisons-de-Donald-Trump#" name="N2">(2)</a> - Tant que continue l’hypocrisie consistant à prétendre qu’un peu de solaire ou d’éolien, un peu de capture du carbone ou de "charbon propre", et hop les problèmes seront résolus bonjour la prospérité écologique, bref tant qu’on continuera à faire semblant de croire que les solutions techniques sont déjà là ou du moins immédiatement à portée de main, les efforts de limitation des dégâts climatiques et environnementaux d’une part seront viciés et insuffisants, d’autre part <ins>même le peu qu’ils peuvent accomplir</ins> sera menacé par le premier dirigeant qui utilisera la faiblesse qu’est cette hypocrisie, plus une dose de chauvinisme et de court-termisme classiques pour les attaquer voire les renverser.</p>http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/06/02/Washington-hors-de-l-accord-de-Paris-sur-le-climat-les-raisons-de-Donald-Trump#comment-formhttp://www.noeud-gordien.fr/index.php?feed/navlang:en/atom/comments/73Le Problème Energétique derrière l'élection de Trumpurn:md5:193ea4678479e17cfc94aa0ff7b63807Thursday 1 December 2016Thursday 1 December 2016Alexis TouletTraductionsCrise des ressourcesCrise économique et financièreCrises politiques et internationalesCroissanceEffondrementsEnergieEtats-UnisGail TverbergPic énergies fossilesTrump<p><em>Comment comprendre l’élection surprenante de Donald Trump, et la volonté impérieuse de changement manifestée par un grand nombre d’Américains ?</em></p>
<p><em>Et si l’une des causes les plus profondes - et cependant à coup sûr la mieux cachée - de l’élection du président Trump, comme de bien d’autres volontés de changement dans d’autres pays, que l’on regroupe souvent sous le vocable fourre-tout de "populisme", était <strong>énergétique</strong> ? </em></p>
<p><em>L’hypothèse pourra surprendre. Elle n’en est pas moins argumentée et surtout fort éclairante...</em></p> <p>Gail Tverberg, analyste de l’énergie et de son lien avec la croissance et plus généralement l’économie, a développé une compréhension approfondie et solidement argumentée des effets économiques prévisibles des limites des ressources naturelles, auxquelles se heurte de plus en plus évidemment l’économie mondiale. Elle a en particulier construit une interprétation originale - et particulièrement inquiétante - de la baisse du prix de l’énergie constatée depuis environ deux ans, dans laquelle elle voit <ins>le signe annonciateur de possibles effondrements à moyen terme dans le système économique mondial</ins>.
</p>
<p>Dans cet essai, elle étudie en particulier le contexte de l’élection de Donald Trump, met à jour quelques clés de ses causes sous-jacentes, ainsi qu’une interprétation de la "solution Trump"... et de ses chances de succès.
</p>
<p>Pourquoi Trump ? Pour quelle raison - énergétique - son élection a-t-elle pu devenir maintenant possible ? Et surtout, a-t-il une véritable chance de parvenir à améliorer la situation de plus en plus périlleuse dans laquelle se trouve l’économie mondiale ?
</p>
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/.Trump_m.jpg" alt="Trump.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" />
<p align="center"><em>"It’s the energy, stupid" ?
</em></p>
<p align="center"><em>Le phénomène Trump est-il en partie la conséquence d’un problème énergétique ?</em></p>
<br />
<h4>Le problème énergétique derrière l’élection de Trump</h4>
<p><ins>Publication originelle en anglais</ins> - Gail Tverberg pour <a href="https://ourfiniteworld.com/2016/11/17/the-energy-problem-behind-trumps-election/" hreflang="en">Our Finite World</a>, 17 Novembre 2016
</p>
<p><ins>Traduction en français</ins> - Alexis Toulet pour le Nœud Gordien, 1er décembre 2016
</p>
<p>Le problème énergétique derrière l’élection de Trump n’est pas celui auquel les gens s’attendaient. C’est plutôt un problème énergétique qui conduit à de bas salaires pour de nombreux travailleurs aux États-Unis et à des taux de chômage élevés dans l’Union européenne (Ces résultats différents reflètent des règles différentes sur le salaire minimal. Un niveau de salaire minimum plus élevé tend à conduire à des taux de chômage plus élevés, un niveau plus bas de salaire minimum tend à conduire à davantage d’emplois, mais des salaires insatisfaisants pour beaucoup) Le problème de l’énergie se traduit également par les bas prix du pétrole et d’autres produits.
</p>
<p>Pour essayer de résoudre le problème de l’énergie, nous utilisons des approches qui impliquent une complexité croissante, y compris les nouvelles technologies et la mondialisation. Alors que nous ajoutons de plus en plus de complexité, ces approches ont tendance à fonctionner de moins en moins bien. En fait, elles peuvent devenir un problème en elles-mêmes, car elles tendent à redistribuer la richesse vers le haut de la hiérarchie de l’emploi, et elles augmentent les «frais généraux» pour l’ensemble de l’économie.
</p>
<p>J’explique dans cette étude comment des approvisionnements énergétiques inadéquats peuvent se traduire sous forme de bas salaires ou de prix élevés. Fondamentalement, si l’approvisionnement en énergie est insuffisant, les travailleurs ont tendance à être moins productifs parce qu’ils ont moins d’outils ou des outils moins avancés pour travailler. Leur salaire plus bas reflète une productivité plus faible (Diapositive 20). La diapositive 6 offre quelques idées supplémentaires.
</p>
<p>L’élection de Trump semble refléter l’effet de refroidissement que nos problèmes énergétiques ont sur l’économie dans son ensemble. Les citoyens sont de plus en plus mécontents de leur situation salariale, et veulent un changement important. L’élection de Trump peut au moins temporairement avoir un effet bénéfique, dans la mesure où elle pourrait travailler dans le sens d’une réduction de la complexité.
</p>
<p>À long terme cependant, il est difficile d’imaginer que les politiques d’un élu quelconque puissent être en mesure de résoudre nos problèmes d’énergie sous-jacents.
</p>
<p>J’ai rédigé cet essai comme une présentation qui peut être téléchargée ici : <a href="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump.pdf">Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump.pdf</a>. J’ai pensé que ce pourrait être un moyen de rassembler une assez grande quantité de matériel dans un seul endroit. Les diapositives du PDF sont affichées ci-dessous, pour ceux qui préféreraient les lire directement ainsi.
</p>
<br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-01.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-01.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-02.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-02.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-03.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-03.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-04.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-04.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-05.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-05.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-06.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-06.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-07.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-07.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-08.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-08.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-09.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-09.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
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<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-11.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-11.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-12.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-12.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-13.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-13.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-14.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-14.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-15.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-15.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-16.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-16.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-17.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-17.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-18.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-18.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-19.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-19.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-20.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-20.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-21.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-21.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-22.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-22.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-23.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-23.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
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<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-25.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-25.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-26.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-26.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
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<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-29.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-29.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-30.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-30.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-31.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-31.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-32.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-32.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-33.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-33.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-34.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-34.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-35.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-35.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-36.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-36.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-37.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-37.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-38.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-38.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
<img src="http://www.noeud-gordien.fr/public/Le_Probleme_Energetique_derriere_l_election_de_Trump/Probleme_energetique_derriere_Trump_-39.jpg" alt="Probleme_energetique_derriere_Trump_-39.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br />
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