Le Noeud Gordien - L'Allemagne gagne sur tous les fronts - CommentsA l'heure de la Vague scélérate - Conjonction et synergie de toutes les crises en une déferlante globale2024-03-29T04:02:12+01:00urn:md5:2e1e50df2175f77cc507de58e6d51ff5DotclearL'Allemagne gagne sur tous les fronts - Alexisurn:md5:685b8ee694a8abf45adf898531dadecf2015-07-21T12:43:41+02:002015-07-21T11:44:10+02:00Alexis<p>Il me semble que vous faites des suppositions sur ce que je préconise, et certaines d’entre elles au moins ne sont pas justifiées, par exemple l’idée comme quoi je voudrais « dissoudre la souveraineté » ou encore « conserver l’euro ». C’est tout le contraire, voyez par exemple <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2014/02/14/Balance-commerciale-et-Euro-les-sc%C3%A9narios" title="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2014/02/14/Balance-commerciale-et-Euro-les-sc%C3%A9narios" rel="nofollow">http://www.noeud-gordien.fr/index.p...</a></p>
<p>Le fond du reproche que je fais à l’Allemagne n’est pas de vouloir démanteler l’euro, c’est précisément de ne pas vouloir le faire, tout en refusant tout ce qui devrait s’ensuivre pour tout pays qui souhaite vraiment conserver l’euro. Il n’y a que deux positions honnêtes : soit on souhaite conserver l’euro et dans ce cas on accepte de mettre en place ce qu’il nécessiterait pour fonctionner, c’est-à-dire notamment les transferts financiers d’un proto-Etat fédéral, soit on est souverainiste et on refuse à la fois ces transferts et l’euro lui-même. La première position est fondamentalement dangereuse et anti-démocratique, la seconde est pleinement justifiée. Mais l’Allemagne n’est ni sur l’une, ni sur l’autre, tout ceci parce que les différences économiques avec les autres pays européens – avant tout son différentiel de taux d’inflation, voir <a href="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2013/02/24/La-valse-de-l-Euro-ou-les-Allemands-aussi-sont-menac%C3%A9s-de-banqueroute-et-de-d%C3%A9pression-%C3%A9conomique" title="http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2013/02/24/La-valse-de-l-Euro-ou-les-Allemands-aussi-sont-menac%C3%A9s-de-banqueroute-et-de-d%C3%A9pression-%C3%A9conomique" rel="nofollow">http://www.noeud-gordien.fr/index.p...</a> – font de l’existence de l’euro tel qu’il est, sans transferts financiers, un atout irrésistible pour son économie en même temps qu’un handicap très grave pour celles de la France comme de l’Italie, entre autres.</p>
<p>Berlin veut le beurre et l’argent du beurre, cette position n’est pas seulement incohérente et dangereuse, comme le sont déjà celles des gouvernements français ou italien par exemple, elle est aussi profondément égoïste, et ceci aux dépens de ses « partenaires » européens. Je choisis le terme de « partenaires » à dessein, sachant que c’est celui qu’utilise Vladimir Poutine pour parler des Etats-Unis, et qu’il n’implique donc pas nécessairement une quelconque amitié…</p>
<p>S’agissant de l’affaire grecque, le fait est qu’à Athènes on n’a tragiquement toujours pas compris que l’euro est une partie énorme des problèmes du pays et que s’en libérer devrait être la première urgence. Un autre fait est que Berlin n’a AUCUN droit de décider pour un autre pays ce qu’il doit faire, notamment conserver ou se débarrasser de l’euro. Le seul droit que Berlin a est de décider pour l’Allemagne elle-même, et les raisons pour lesquelles il choisit de le conserver ne sont pas une analyse déficiente et un entêtement idéologique comme par exemple le gouvernement français. Le gouvernement allemand est à la fois le plus lucide… et le plus vicieux, il choisir d’enrichir le pays aux dépens de ses « partenaires »</p>
<p>En l’occurrence, Berlin utilisant son influence prépondérante sur les institutions européennes – en l’occurrence la BCE – a monté une véritable attaque financière sur l’économie grecque pour la priver de moyens de paiement et obtenir la reddition d’Athènes. Le gouvernement allemand a montré qu’il est prêt à utiliser ces moyens pour réduire le gouvernement rétif d’un autre pays de l’eurozone. La maxime anglaise est « Kill the chiken, let the monkeys watch » : tue le poulet, et que les singes le voient. Le poulet est grec, les singes ce sont Espagne, Portugal, Italie… et France, qui doivent être convaincus d’appliquer les recettes et de passer sous les fourches caudines de Berlin.</p>
<p>Cette stratégie échouera bien entendu, à terme. Mais elle ne sera pas sans conséquence : alors que le nécessaire démantèlement de l’euro pourrait être œuvre coopérative ou du moins vécu comme une séparation à l’amiable, les actes du gouvernement allemand renforcent le risque que le démantèlement se fasse dans les récriminations et la rancœur, et qu’il laisse des traces pour longtemps dans les relations entre Européens.</p>
<p>Sachant que deux solutions sont en concurrence face aux défauts évidents de l’euro, l’européiste défendue par les Tsipras, Iglesias et autre Mélenchon qui n’est qu’une illusion, et la souverainiste qui est la seule réaliste, on pourrait d’un certain côté se réjouir que l’illusion d’un « autre euro » soit ébranlée, en pratique que les dirigeants allemands l’aient abattue à coups de massue et soient en train de s’acharner sur le corps. Mais le prix de cette avancée indéniable de la cause souverainiste, c’est le risque d’un trouble durable des relations entre peuples européens ! Pour ma part, je trouve ce prix beaucoup trop élevé. Et si dans quelques années, les relations entre France et Allemagne étaient dans le même état que les relations entre Grèce et Allemagne aujourd’hui ?</p>L'Allemagne gagne sur tous les fronts - Julienurn:md5:a7a9c16cbd6e711b85e0f04cf154e9052015-07-16T02:49:37+02:002015-07-16T13:48:27+02:00Julien<p>Il y a des failles béantes dans votre analyse.</p>
<p>1/ Les deux tiers des allemands sont d’accord avec la façon dont se sont comportés leurs dirigeants lors des dernières négociations. Faut-il devoir rappeler que les allemands n’étaient pas moins légitimes que les grecs à défendre leurs intérêts souverains ? Si les gauchistes le leur reprochent, cela signifie seulement qu’eux mêmes en ont été incapables, puisqu’ennemis déjà de tout souverainisme de portée nationale, en bons euro-fédéralistes qu’ils sont en réalité, sans jamais l’admettre (ou bien difficilement).</p>
<p>2/ Que repprochez-vous à l’Allemagne exactement ? De défendre ses intérêts ? De s’être relevée de la ruine totale et d’une réunification qui lui a côutée 1 billiard d’€ ? D’être redevenue en l’espace de quelque décennies la première puisance industrielle mondiale ? D’être ultra-compétitive ? De se servir de l’euro comme d’un cheval de Troie contre ses prétendus partenaires européens ? De ne pas « jouer » la solidarité européenne conformément à votre vision phantasmée des rapports de forces politiques en Europe ? De ne pas vouloir dissoudre sa souveraineté dans la technostructure euro-fédéraliste, comme vous autres, et qui est le corrolaire absolument inevitable de tous ceux qui souhaitent conserver l’euro ?</p>
<p>3/ Vos contradictions et celles de vos proximités politiques béates éclatent au grand jour : c’est l’Allemagne et nulle autre qui a défendu au mieux sa souveraineté dans cette affaire.</p>
<p>C’est l’Allemagne (et vous le rappelez vous même sans que cela ne vous mette décidemment la puce à l'oreille) qui s’est confrontée aux Etats-Unis et aux instances internationales (FMI, UE, eurogroupe) qui voulaient tous eux, obtenir un accord et sauver leur merveille, soit la construction européenne sous domination atlantiste.</p>
<p>C'est l’Allemagne - non Tsipras et encore moins Mélenchon - qui était prêt à rompre avec ce système pervers anti-économique et anti-démocratique, et c’est là votre immense paradoxe : c'est encore l’Allemagne qui, à travers l’intransigeance de ses dirigeants encore soucieux de l’avenir de leur peuple et nation et a contrario de tous les autres dirigeants lâches, corrompus ou soumis à l’euro-atlantisme, notre président de la Ripouxblique en tête, était prête à offrir à la Grèce son sauf conduit, la sortie de l’euro, seule à même de lui permettre un redressement économique effectif à terme, et un retour dans la dignité.</p>
<p>Cruel paradoxe en effet de constater que ce sont les allemands qui étaient à deux doigt de permettre aux dirigeants grecs aveugles ou bien endoctrinés ce qu'ils étaient dans l'incapacité de faire et même de penser, ruinant par la même l'immense espoir soulevé par le NON au referendum.</p>
<p>4/ A l'inverse, aux dernières nouvelles les grecs sont 85% à vouloir conserver l’euro, tout en souhaitant bien entendu que les autres pays d’Europe continuent à subventionner leur gabegies et leurs inconséquences. Le beurre et l’argent du beurre en somme.</p>
<p>Que les grecs aillent se faire voir, ils sont trop lâches ou trop stupides. Il est vrai que Syriza n’a rien fait, strictement aucune pédagogie, depuis qu’ils sont au pouvoir et même avant, pour préparer le peuple grec à une nécessaire sortie de la zone euro.</p>
<p>Et pour cause : nos gauchistes de Syriza sont des europeistes fanatiques. Et ce n’est pas moi qui le dit, il suffit pour s’en convaincre de savoir lire ou écouter les écrits et les déclarations de leurs cadres depuis des années à ce sujet. En droite ligne d'ailleurs de ce qui se pratique en France avec le FDG, ou en Espagne avec Podémos. Ils sont tous issus de la même matrice idéologique - le mythe de l'autre Europe - en voie de s'effondrer.</p>
<p>5/ Pire, Tous ceux-là se font fait les chantres zélés de la propagande de l’oligarchie euro-mondialiste visant à diaboliser toute politique souverainiste et patriote, qui tenterait de réhabiliter les frontières politiques et économiques, ou de recourir à une monnaie nationale pour sortir du marasme (maréchalisme a osé Melenchon), en prétextant, a l’instar d’un Barroso, d’un Juncker ou des néoconservateurs Cohn-Bendit et BHL, que ce serait le repli sur soi, le retour au « tribalisme nationaliste », et finalement des camps en ligne de mire.</p>
<p>Incroyable tartufferie éhontée de nos gauchistes, alliés objectifs de la ploutocratie transnationale, c’est désormais, avec le ralliement de Tsipras (mais non la trahison), une évidence empirique incontestable.</p>